Jamais à court de mépris Emmanuel Macron a récemment parlé de la « lèpre populiste ». Voici un court décryptage de Jean-Yves Le Gallou sur les raisons de fond l’inexorable progression du populisme. Sous forme de réponse à des étudiants qui l’avaient interrogé courant mai dans le cadre d’un master de communication politique.
Le terme de « populisme » trouve une partie non négligeable de ses origines sur un axe démocratique et égalitaire, notamment en Russie et aux États-Unis. Comment expliqueriez-vous qu’aujourd’hui le terme « populisme » relève d’une connotation « péjorative »?
Jean-Yves Le Gallou : Le terme de populisme a pris une connotation négative parce que les médias de propagande l’ont décidé ainsi. J’appelle médias de propagande les principaux médias européens qui ne cherchent pas à décrire les faits tels qu’ils sont mais à dire le « bien » et à diaboliser le « mal ». Ils sont la propriété d’oligarques (en France : Drahi, Niel, Lagardère et ses actionnaires qataris, feu Dassault, Pinault, Arnaud et LVMH pour ne citer que les principaux). La classe médiatique – en connivence avec ces oligarques qui l’emploi – défend une vision du monde libre-échangiste et immigrationniste et des réformes sociétales de déconstruction des permanences. Tout cela heurte les sentiments et les intérêts de beaucoup de citoyens.
Les oligarques doivent donc diaboliser les populistes quelle que soit l’expression qu’ils prennent.La politologue britannique Margaret Canovanen distingue quatre expressions du peuple : united people (« le peuple souverain »), common people (« le peuple classe »), ordinary people (« le peuple de base »), ethnic people (« le peuple nation »).
Chacune de ces expressions du populisme se heurte aux intérêts de la superclasse mondiale qui dirige :
Le « peuple de base » est choqué par les réformes sociétales (« mariage gay » par exemple).
Le « peuple classe » par la destruction des protections sociales.
Le « peuple nation » par l’immigration de masse.
Le « peuple souverain » par l’accaparement des décisions par les organisations internationales et les multinationales.
Le climat démocratique est actuellement marqué par la défiance des citoyens envers les institutions et une méfiance globale face aux élites. Quelles réponses significatives le populisme peut apporter aux maux de la démocratie moderne ?
Jean-Yves Le Gallou : C’est un ensemble de victoires populistes qui pourrait rétablir la démocratie. En permettant la prise en compte des aspirations populaires.
Car nous ne sommes évidemment plus en démocratie mais en post démocratie. Le peuple peut encore voter mais à condition que cela ne serve à rien…
Regardez les Référendum français et hollandais de 2005 : le peuple s’est prononcé contre la constitution européenne et celle-ci a été adoptée !
Regardez ce qui s’est passé en Grèce : Aube dorée a été interdite et Tsipras normalisé. Regardez l’Italie : Matteo Renzi, un ministre technocrate a été imposé en 2011 ; et aujourd’hui la coalition victorieuse unissant la Ligue (« ethnic people ») et les Cinq Etoiles (« common people ») a été bafouée par le président de la République, soutenu par l’Union européenne et les médias.
Regardez l’Allemagne où l’attelage CDU/SPD défait par les électeurs a été… reconduit.
Regardez la France où une manipulation politico-médiatico-judiciaire a éliminé le candidat Fillon.
Aujourd’hui, la dictature (des minorités activistes, des banques, des médias) est à l’ouest ; la démocratie à l’est avec des gouvernements réellement populaires en Hongrie, en Pologne ou en Russie…
Je suis bien conscient de ce que peut avoir de provoquant mon propos mais il vise d’abord à éveiller l’esprit critique…
Ces dernières années ont vu l’émergence de gouvernements populistes sur le continent européen, notamment en Europe de l’est et centrale et plus récemment en Italie. Quelles sont les chances pour que la France voit également, un jour, un gouvernement populiste à sa tête ?
Jean-Yves Le Gallou : Quand on regarde la progression du populisme dans le temps et dans l’espace, on se dit que le couvercle de la marmite finira bien par sauter. Mais ce n’est pas forcément évident en France où la situation est verrouillée par des médias univoques et des lois liberticides.
La France est à la pointe pour les publications et les comptes censurés sur les réseaux sociaux. C’est d’ailleurs un préfet – cela ne s’invente pas – Laurent Solly qui est directeur général de Facebook France. Il a censuré, à la demande d’un autre préfet – Frédéric Potier, préfet DILCRAH (Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie) –, les comptes des Identitaires. Bref, la censure est comme au temps de Jaruzelski en Pologne aux mains des hommes en… uniforme. La police de la pensée est toute puissante.
Quant au projet de loi sur les Fake News qui vise les « fausses informations » (mais qui en décidera ?) voire « la manipulation de l’information » (mais où commence-t-elle ?), elle est clairement d’inspiration nord-coréenne !
Je vous invite au jeu de la transposition :
Un journaliste dissident (Tommy Robinson) a écopé de 13 mois de prison ferme et incarcéré en Angleterre pour un simple reportage.
Des milliers de comptes sociaux sont fermés arbitrairement en France, si c’était en Chine, on en dirait quoi ?
Bref, méditons la parabole de la paille et de la poutre !
Polémia