Prolétaire : le mot paraît anachronique tant ont été déçus les espoirs révolutionnaires placés en lui. Même les termes d'”ouvrier” ou de “classes sociales” semblent bannis du débat public. Et pourtant, les ouvriers constituent un quart de la population active aujourd’hui. Plus de la moitié des salariés sont exposés à une forme de pénibilité physique. Et 9 embauches sur 10 se font en CDD.
Sarah Abdelnour montre combien ces termes conservent leur actualité. Car les inégalités progressent, au niveau national et international. Car en plus des ouvriers, d’autres travailleurs sont tenus à distance des profits et du pouvoir : femmes, immigrés, précaires, ou encore travailleurs “ubérisés”. Et si les luttes des nouveaux prolétaires 2.0 sont encore fragiles, elles n’en portent pas moins des enjeux politiques décisifs pour l’avenir.