Le président italien Sergio Mattarella a chargé lundi Carlo Cottarelli, incarnation de l’austérité budgétaire, de former un gouvernement jusqu’à la tenue de nouvelles élections, qui auront lieu vraisemblablement à l’automne ou “au plus tard” début 2019.
Carlo Cottarelli, 64 ans, ancien haut responsable du Fonds monétaire international (FMI) surnommé “M. Ciseaux” pour son rôle dans la réduction des dépenses publiques en 2013-2014, prend ainsi la tête du 65ème gouvernement italien, après le veto spectaculaire de Sergio Mattarella à un exécutif populiste sans garantie de maintien dans l’euro, au nom de la défense des intérêts italiens en Europe.
Actuel directeur de l’Observatoire des comptes publics, Carlo Cottarelli va désormais former son équipe avant de se présenter devant le Parlement où il n’a cependant quasiment aucune chance d’obtenir la confiance. Le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite), majoritaires au Parlement, se sont insurgés contre sa nomination.
Carlo Cottarelli a déclaré qu’il visait de préparer et de faire voter le budget 2019 avant des élections début 2019, mais que s’il n’obtenait pas la confiance, il se contenterait de gérer les affaires courantes jusqu’à des élections “après le mois d’août”.
L’unique mission du prochain gouvernement devrait donc être de mener le pays à de nouvelles élections, dans un climat qui s’annonce électrique.Dimanche soir, Giuseppe Conte, qui avaient été proposé pour le poste de chef de gouvernement par les chefs de file des antisystème et de l’extrême droite, a jeté l’éponge. Exit donc ce juriste novice en politique et son programme anti-austérité et sécuritaire. Un revirement qui a provoqué la colère du Mouvement 5 étoiles et de la Ligue.
Matteo Salvini, chef de la Ligue, a immédiatement réagi :« En ces heures je suis en train d’être convaincu du fait que l’Italie n’est pas un pays libre. »
Matteo Salvini a donc dénoncé « un Monsieur Personne qui représente la finance internationale », et Luigi Di Maio « l’un de ces experts donneurs de leçons qui nous ont accablés en taillant dans la santé, l’éducation, l’agriculture… ».