Ceux qui considèrent l’enfer comme un lieu « inventé » par l’Eglise en vue de peser sur le comportement des catholiques feraient mieux d’écouter le message de Fatima, a déclaré le cardinal Francis Arinze du Nigéria, dans un entretien accordé à LifeSiteNews à Rome il y a quelques jours. Notre Dame de Fatima a montré aux trois pastoureaux que l’enfer existe bel et bien, et qu’il n’est pas vide, a-t-il rappelé.
C’est l’un des points essentiels du message de Fatima : la Très Sainte Mère de Dieu a demandé toutes sortes de prières et de sacrifices pour la conversion des pécheurs et pour que la miséricorde de Dieu puisse nous « préserver du feu de l’enfer », « spécialement ceux qui en ont le plus besoin », comme le dit la prière qu’elle a enseignée à Lucie, Francisco et Jacinta. Ce message, faut-il le rappeler, a été fortement dénaturé lors de la canonisation des deux plus jeunes petits bergers à Fatima le 13 mai dernier, puisque les textes officiels des cérémonies ont parlé des malheurs de l’homme sur terre plutôt que des souffrances éternelles qui l’attendent s’il continue d’offenser Dieu et d’outrager le Coeur immaculé de Marie.
L’enfer existe, et il n’est pas vide !
Le cardinal Arinze, préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, a tenu à rappeler que l’Eglise catholique a approuvé l’intégralité du message de Fatima, et donc, notamment, la vision de l’enfer qui a laissé une impression si terrible sur les enfants lors de l’apparition du 13 juillet 2017. Le cardinal en a d’ailleurs cité le récit en entier.
Il a déclaré que lorsqu’un catholique nie l’enfer et en profite pour vivre à sa guise, il agit comme un étudiant à l’université qui se tromperait lui-même en se berçant de l’illusion qu’il n’y a pas d’examen de fin d’année, afin d’éviter d’avoir à étudier : « Si vous ne voulez pas étudier, je vous promets que vous allez échouer à l’examen. Cela ne sert à rien de dire qu’il n’y aura pas d’examen : il y en aura un. Alors, on ne va pas résoudre le problème de l’enfer en disant que celui-ci fait peur aux petits enfants ou qu’il les choque ».
Et de rappeler que c’est Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même qui confirme l’existence de l’enfer dans l’Evangile, parlant d’un lieu où il y aura « des pleurs et des grincements de dents ». « C’est le Christ lui-même qui l’a dit. Il a parlé de ceux qui serait jetés dans les ténèbres extérieures. Il a parlé de ceux qui seraient punis pour toujours. Et le Christ est le Fils de Dieu. S’il y a quelqu’un de miséricordieux, c’est bien lui. Donc, si il nous a dit cela, c’est dans notre propre intérêt de le prendre au sérieux », a déclaré le cardinal. Celui-ci a rappelé que ce n’est pas Dieu qui envoie les gens en enfer mais que les damnés « choisissent d’y aller ».
Le cardinal Arinze parle de Fatima
« Ce sont ceux qui offensent Dieu au moyen de ce que nous appelons le péché mortel, qui est un rejet de Dieu. Ce sont ceux qui ne veulent pas de Dieu. Ce sont ceux que Dieu invite à venir, et qui lui répondent « non » et qui refusent de venir », a-t-il précisé. Ce choix personnel est une « chose terrible », puisqu’elle empêche l’homme de réaliser son destin d’être créé « pour connaître, aimer et servir Dieu en ce monde, et d’être éternellement heureux avec lui dans l’autre ». Il est vrai que même cette réponse très simple et très complète qui ouvre le catéchisme traditionnel est aujourd’hui ignorée d’un grand nombre de catholiques exposés aux « catéchèses » nouvelle manière.
Le cardinal Arinze a également évoqué la demande de Notre Dame de Fatima de consacrer nommément la Russie à son Coeur immaculé. Il a déclaré que si sa demande avait été satisfaite, cela aurait épargné au monde d’immenses misères causée par le communisme. « Le communisme signifie la négation de l’existence de Dieu, l’essai de construire un système qui ne tient pas compte de Dieu. Et non seulement cela : c’est aussi un système qui allait positivement et de manière agressive s’opposer à Dieu créateur et aussi à la personne humaine. Car une fois que l’on a nié Dieu, on porte également atteinte à la personne humaine, car notre grandeur dépend de Dieu… Et ainsi, le communisme est connu pour son oppression de la personne humaine, pour sa manière de considérer les êtres humains comme des objets au sein de la machine économique, plutôt que comme des sujets ayant des droits, des personnes ayant un statut individuel qui doit être respecté, ce que les Nations unies ont appelé les « droits humains fondamentaux », des droits qui viennent de Dieu, et non des hommes. Le communisme était opposé à tout cela ».
La consécration de la Russie aurait évité d’immenses malheurs, confirme le cardinal Arinze
Passons sur une certaine naïveté qui fait imaginer au cardinal que les droits de l’homme proclamés par l’ONU correspondent à la loi naturelle donnée à l’homme par Dieu pour son bien. Il y a aussi une naïveté à parler du communisme au passé…
Mais on retiendra ces paroles : « Pour ceux qui connaissent l’histoire, le nombre de gens tués dans un pays après l’autre, le monde n’a jamais connu de tels malheurs. Evidemment donc, la Très Sainte Vierge Marie cherchait à épargner cela au monde. Et n’est-ce pas une affaire sérieuse ? Lorsqu’elle a nommé la Russie, n’est-ce pas parce que c’est là que le problème a commencé ? »
Pour le cardinal Arinze, le message de Notre Dame à Fatima a autant d’importance aujourd’hui qu’il y a cent ans : il faut le prendre « très au sérieux » en évitant le péché, en priant, et en faisant des actes de réparation. « C’est la Très Sainte Vierge Marie qui parle. N’est-ce pas sérieux ? Cela veut dire qu’elle est venue pour aider les gens afin qu’ils prient pour les pécheurs et évitent de pécher, afin que personne n’aille en enfer. Vous ne résoudrez pas le problème en disant qu’il n’y a pas d’enfer ».