L’Assemblée ayant adopté en avril dernier l’article 9 de la loi Touraine autorisant l’expérimentation des salles de shoot en France, nous ne saurions trop recommander à nos lecteurs de se plonger dans le nouvel ouvrage de Serge Lebigot, Salles de shoot : ce qu’ils refusent de vous dire, afin de bien mesurer les conséquences dramatiques de ce vote. Retraçant d’abord l’historique de ce projet en décrivant très précisément comment le lobby de la drogue et ses appuis politiques ont manipulé l’opinion pour arriver à leurs fins, le président de l’association « Parents contre la drogue » nous montre en effet, en rapportant les expériences de ce genre faites à l’étranger, comment ces pseudo « salles de consommation contrôlée à moindres risques » ouvrent non seulement la voie à la dépénalisation mais vont en outre mener la France à un véritable désastre sanitaire.
Le lobby de la drogue aux commandes
Rappelons d’abord que Serge Lebigot, auteur de deux excellents ouvrages – Cannabis, ce que les parents doivent savoir (Lethielleux, 2010) puis Le dossier noir du cannabis (Salvator, 2013) – et qui s’est plusieurs fois exprimé dans Présent, connaît particulièrement bien le sujet, pour avoir été à la pointe du combat contre l’ouverture d’une salle de shoot dans le quartier de la gare du Nord à Paris. Dans ce livre, il revient d’ailleurs longuement sur les raisons qui l’ont poussé, avec son association, à déposer en juillet 2013 un recours administratif devant le Conseil d’Etat, une plainte auprès du procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Paris et une autre auprès de la Cour de justice de la République.
Des actions en justice en partie motivées par sa volonté de voir s’installer en France un vrai débat autour des salles de shoot. Car, comme nous le montre l’auteur dans plusieurs chapitres particulièrement édifiants, « tout ceci s’est fait sans aucune concertation ». Ainsi, Serge Lebigot raconte-t-il très précisément comment les partisans de la légalisation des drogues, abondamment subventionnés et soutenus au plus haut degré de l’Etat, ont réussi à manipuler l’opinion par le biais de rapports bidons et à imposer leur funeste projet contre les avis pourtant très négatifs de l’Académie nationale de Médecine, de Pharmacie, du Conseil de l’Ordre national des Médecins ou encore des responsables de la police.
Vers la dépénalisation des stupéfiants
Mais il y a pire encore : les conséquences catastrophiques, à tous points de vue (consommation de stupéfiants, délinquance, trouble à l’ordre public, etc.), que provoquera immanquablement l’autorisation des salles de shoot en France. Et Serge Lebigot, qui a longuement étudié les expériences de ce type faites à l’étranger, montre notamment, en prenant les exemples de Kings Cross en Australie et d’Insite au Canada, que l’ouverture de ces salles, loin d’avoir résolu le problème des overdoses, n’a fait que l’aggraver.
Ainsi, rappelle l’auteur, enregistre-t-on 36 fois plus d’overdoses dans la salle de shoot de Kings Cross que dans les rues de Sydney ! Parce que, comme le rapportent plusieurs habitués, les drogués, se croyant en sécurité dans ces salles, n’hésitent pas à s’injecter des doses mortelles et à expérimenter toutes sortes de produits illicites…
Enfin, dans ce livre qu’il faut absolument lire, Serge Lebigot nous explique en quoi l’ouverture de ces salles de shoot constitue, dans l’esprit de leurs promoteurs, une première étape vers la dépénalisation puis la légalisation de toutes les drogues dans notre pays.
Salles de shoot : ce qu’ils refusent de vous dire, par Serge Lebigot. En vente uniquement sur le site de l’association www.parentscontreladrogue.com. Prix : 16 euros.
Lu dans Présent