Selon un rapport de L’Organisation Internationale du Travail, le travail forcé rapporterait 110 milliards d’euros par an et concernerait 21 millions de personnes à travers le monde.
Le dernier rapport de l’Organisation Internationale du Travail, publié le 20 mai dernier, définit le « travail forcé », comme le travail obtenu via un moyen de coercition comme une menace de peine. Il concerne en premier lieu les travailleurs agricoles et les ouvriers pauvres, notamment en Asie. 55% sont des femmes et 22% sont des mineurs. Enfin, parmi ces esclaves modernes, 4,5 millions sont des personnes prostituées, qui génèrent à elles seules 72 milliards d’euros de chiffre d’affaires.Quelle que soit leur nationalité, les migrants se révèlent plus fragiles que la moyenne vis-à-vis de cette exploitation. L’étude confirme que cette pratique concerne des ouvriers peu ou pas qualifiés dans tous les domaines de l’agriculture, comprenant la pêche et la sylviculture, la construction, le secteur manufacturier, l’industrie extractive, les services publics de distribution et le travail domestique.On « tombe » dans le travail forcé souvent faute de pouvoir rembourser ses créances. Les ménages pauvres qui voient brusquement leurs revenus diminuer acceptent pour survivre n’importe quel travail, quitte à se retrouver dans des situations d’exploitation. Les situations irrégulières sont un facteur de risque, ainsi que l’illettrisme et, plus largement, l’absence d’éducation.Les dégâts provoqués par ces pratiques sont multiples. Pour les victimes, de toute évidence, mais aussi pour des secteurs d’activité entiers. Elles induisent une concurrence déloyale à l’égard des entreprises respectueuses des lois. Elles ternissent aussi la réputation des corps de métiers qu’elles concernent et représentent un important manque à gagner pour les états. Car si le travail forcé est certes très rentable, les bénéfices qui en sont issus ne profitent qu’à une frange marginale de la population.