L’agriculteur donne la vie, mais y a-t-il encore une vie pour les agriculteurs ? C’est sous ce titre qu’une vidéo circule depuis le 25 avril sur Youtube, véritable cri d’alarme lancé par Samuel Potiron, agriculteur de Loire-Atlantique qui publie des vidéos sous le pseudo «profession Agriculteur » .
La vidéo y fait un récapitulatif de tous les maux qui frappent actuellement l’agriculture française et les agriculteurs, pris en tenaille entre les grands groupes, la grande distribution, et pris au piège d’un modèle agricole qui semble épuisé.
En 2016, selon la Mutualité sociale agricole, le nombre de paysans déclarant moins de 354 euros par mois a dépassé les 50% contre 30% un an auparavant.
En 2013, le ministère de l’Agriculture avait recensé un peu plus de 450.000 exploitations agricoles, soit environ 40.000 de mois par rapport au chiffre du recensement agricole de 2010. Ce qui donne donc environ 250 à 260 disparitions d’exploitations par semaine en France. En l’espace de 20 ans, le nombre d’exploitations a été divisé par deux.
La surface agricole utilisée en France, elle, est quasi stable ce qui signifie que la taille des exploitations agricoles françaises augmente d’année en année, les petits étant dévorés par les gros.
Selon les chiffres communiqués par le site vie-publique.fr :
En 2016, tous produits agricoles confondus, la moyenne des prix à la production agricole stagne (+0,3% par rapport à 2015). En 2015, les prix agricoles avaient baissé de 2,4% et de 5,3% en 2014. Ces chiffres recouvrent toutefois des réalités différentes selon les filières. Ainsi, l’Observatoire note un nouveau recul des prix à la production
- du lait (-7,3% en 2016, -14% en 2015),
- du blé (le blé tendre accuse une baisse du prix moyen de 9,3% en 2016, en raison de faibles rendements et d’une dégradation de la qualité).
- S’agissant de l’élevage de bovins pour la viande, la situation reste structurellement déficitaire même en tenant compte des aides et subventions. En revanche, les prix à la production progressent pour le porc (+3% sous l’effet d’un rebond inattendu de la demande chinoise) et pour la filière fruits et légumes.
Pour l’Observatoire des prix et des marges des produits alimentaires, qui établit chaque année un rapport :
« Ces fortes variations d’une année à l’autre et d’une filière à l’autre s’expliquent notamment par l’instabilité des marchés mondiaux, l’instabilité monétaire (parité euro / dollar) et le démantèlement des instruments communautaires de stabilisation des prix (fin des quotas laitiers en avril 2015, fin des quotas sucriers le 30 septembre 2017).
Les prix à la consommation des produits alimentaires font preuve d’une « étonnante stabilité », avec une hausse de 0,7% en 2016 et de 0,5% en 2015. Il est à noter que la baisse des prix agricoles subie en 2016 par les productions de viande bovine, de lait et de céréales (blé) ne s’est répercutée que partiellement sur les prix industriels et dans la distribution (grandes et moyennes surfaces). L’écart entre prix à la consommation et prix agricoles se serait en revanche resserré pour le porc, les fruits et les légumes.
Le rapport souligne que la part allouée aux agriculteurs dans le panier alimentaire ne cesse de baisser : pour 100 euros de produits alimentaires, la part revenant aux producteurs n’est que de 6,20 euros (elle était de 6,85 euros en 2012).»
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