Ce mardi 21 mars sur France 2, Élise Lucet la pourfendeuse des univers impitoyables nous a livré un « Cash investigation collector ». En prime-time et pendant deux heures nous découvrons l’horreur avec la Pédophilie dans l’Église : le poids du silence.
Élise Lucet déclare : « Nous avons appliqué la méthode Cash investigation à l’Église catholique comme nous le faisons pour toute organisation internationale ». Les catholiques seront ravis d’apprendre que leur religion est mise dans le même sac que les multinationales.
Pendant près d’un an, le journaliste Martin Boudot, en partenariat avec le site Médiapart, a mené une investigation sans concession sur l’un des secrets les mieux gardés de l’Église de France. On notera donc au passage que France 2, chaîne publique, devient la chaîne TV d’info d’Edwy Plenel, alias Médiapart, le perfusé d’argent public. Du très lourd : deux heures d’émission avec de gros moyens engagés pendant un an.
Le décor est planté dès le début puisqu’on annonce que l’Église est responsables de dizaine de milliers d’actes pédophiles. Puis l’émission se déroule crescendo : on commence par la pédophilie « ordinaire » du curé de campagne pour finir au sommet de la pyramide au Vatican chez le pape François. Les pédophiles sont les petits prêtres, leurs complices sont les évêques.
On voyage avec Martin Boudot en mode Tintin reporter, à qui il ressemble un peu.
• le petit reporter dans l’avion sur tous les continents
• le journaleux dans l’avion pour la Guinée et toujours la caméra cachée
• le petit reporter dans l’avion pour l’Argentine : il tombe par hasard sur quelques femmes qui ont à redire sur le Pape François.
Boudot, comme dans un film d’aventure à la Da Vinci Code, enquête jusqu’au bout du monde — c’est la chaîne qui paie toujours — pour finir chez nous dans une congrégation religieuse lyonnaise. Sur un planisphère rétro-éclairé, on voit l’énorme trafic des déplacement de prêtres qui voyagent à travers le monde pour semer la justice qui les traque. Une multitude de traits rouges qui relient tous les continents en une gigantesque toile d’araignée. Quel travail ! Le trafic d’armes d’armes n’a pas autant de connexions.
Mme Lucet interpelle des dignitaires de l’Église en leur reprochant de ne pas dénoncer à la justice les faits qui leur sont rapportés. Ce à quoi ils lui répondent, chacun son boulot. Que la Justice fasse le sien, le nôtre c’est de pardonner. Après tout, le secret de la confession est un dilemme déontologique qui rejoint celui des journalistes qui vont mener telle enquête et soigneusement esquiver telle autre.
Évidemment il ne s’agit ici en aucun cas de défendre ces pratiques pédophiles immondes. Les coupables de ces actes odieux doivent être poursuivis avec détermination. Pour autant il faut s’interroger sur le choix de la cible de l’enquêtre : la religion catholique. À croire que c’est en son sein exclusivement que sévit cette perversité. Une fois de plus, c’est bien facile, la fatwa ne se décline pas chez les cathos.
Mme Lucet ne fait pas son travail de journaliste. En militante déguisée, elle instruit à charge et sans contradiction. Lamentable. Nous l’avions déjà noté à propos de son émission du 18 octobre 2016 : Christian Estrosi se débat contre la manipulation médiatique.
À titre personnel, j’ai été longuement jeune pensionnaire dans un collège jésuite et je n’ai pas le moindre souvenir de tels faits.
Ensuite, une longue carrière d’enseignant laïque au cours de laquelle j’ai, par trois fois, été amené à faire un signalement à mes autorités sur des actes pédophiles de mes collègues. À chaque fois, on m’a invité à « oublier » l’affaire et aucune suite n’a jamais été donnée.
Les Français attendent toujours que ces journalistes « engagés » mènent leurs enquêtes sur la pédophilie des élites dirigeantes. Mais pour cela il faudrait « en avoir » ! Il faut bien reconnaître que ce n’est pas le cas de nos deux journalistes de la chaîne publique.