Monseigneur 23 est un Bisounours! Groscâlin ou Grosfarceur?

À l’occasion de Pâques, le cardinal archevêque de Paris, Mgr Vingt-Trois, a donné une interview au Parisien. Autant le discours de son prédécesseur, Mgr Lustiger – à qui Mgr Vingt-Trois doit son élévation à l’épiscopat -, pouvait brûler du feu de la Pentecôte, autant les propos de l’actuel archevêque de Paris ressemblent plus à l’écoulement d’une eau qui aurait paru bien tiède à ces barbares de Francs, qui se prêtèrent au baptême de plus ou moins bonne grâce !

Interrogé sur les derniers attentats de Bruxelles, le cardinal affirme : « J’ai pensé que probablement nous avions eu quelques difficultés à intégrer que nous étions dans un état de guerre durable. Nos esprits n’étaient pas préparés. » Joliment tourné pour reconnaître qu’on n’a pas voulu voir la réalité en face… On notera que Son Éminence ne dit pas que nous sommes en guerre mais dans un état de guerre. Nuance qui n’est pas des moindres. Être en guerre signifie que l’on a un ennemi bien identifié. Or, Mgr Vingt-Trois – qui n’est pas le cardinal de Richelieu luttant sans pitié contre les calvinistes de La Rochelle, et encore moins Pie V en appelant à la croisade contre les Ottomans et bénissant la victoire de Lépante – ne veut ou ne peut reconnaître que nous avons un ennemi.

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Que dit-il, du reste, plus loin dans cet entretien ? « Le véritable combat, c’est : comment désarmer ou désamorcer les pulsions violentes du salafisme ? Cela ne se fera pas par une guerre des religions, donc l’Église ne cherche pas d’ennemi à combattre : il faut développer au maximum des relations avec des musulmans de façon à ce que la réflexion telle que nous la pratiquons dans nos traditions chrétiennes – l’association de l’intelligence à la démarche de foi – soit un soutien pour les musulmans qui essayent de se dégager de ce courant salafiste. » En gros, pas de guerre de religions mais de la calinothérapie. Tout cela est sans doute juste et bon et devrait vivement – si j’ose dire – intéresser les chrétiens d’Orient pour lesquels on ne trouve, curieusement, pas un mot dans cet entretien, pourtant assez long.

Dieu merci – si j’ose dire encore -, la fin de l’entretien sort un peu du discours convenu et convenable que l’on a envie d’entendre dans Le Parisien et, mieux encore, dans Télérama, La Vie ou La Croix. Au constat que 56 % des Français ont une mauvaise image de l’Église, le titulaire de Saint-Louis-des-Français a habilement répondu : « Et alors ? Vous me posez la question dans la semaine où Jésus a été arrêté, jugé et mis à mort. Je ne pense pas qu’il avait une très bonne image… » Effectivement, l’Évangile de Matthieu nous rappelle que l’opinion de Jérusalem préféra Barabbas à Jésus. « Tolle, tolle », s’écria la foule, nous rapporte saint Jean. « Enlève-le, enlève-le », avant d’ajouter « Crucifie-le ». N’est-ce pas ce qui se passe aujourd’hui, non pas pour Jésus, encore moins pour Barabbas, mais pour Barbarin, cardinal de la Sainte Église romaine ? Heureusement, après les tollés et les ténèbres vient le matin de Pâques…

Georges Michel – Boulevard Voltaire

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