Haine antichrétienne : Pouchet versus Dalbos (2ème round)

Rappel du 1er round.

15/02/14 – 04h10 – Henri Dalbos

La haine de qui ?

Monsieur André Pouchet dans la tribune du Quotidien du 12 février semble avoir du temps à perdre en déroulant, non pas un argumentaire, mais en jouant en contre comme à la pelote basque contre le fronton Lambi/Dalbos. Que ce quidam ne soit pas d’accord c’est tant mieux pour la démocratie, mais qu’il le fasse uniquement en contre, c’est tant pis pour l’intelligence. Quand on a des choses à dire et à analyser on le fait en solo et l’on a besoin de personne à mettre dans le viseur. Ce ne fut pas le cas, c’est bien dommage et notre courriériste sorti de nulle part à préférer l’invective pour exister.

Quant à ses références bibliques de Luc 6, 41-42 et de Matthieu 7, 3-5, elles apparaissent comme de vieilles muselières tellement utilisées lorsque l’on à rien à prouver, rien à expliquer, rien à analyser, simplement le désir de faire fermer sa gueule à autrui au nom d’une religion diseuse de bonne aventure.

Quant à la haine, j’en suis personnellement fort dépourvu car c’est une passion triste qui ne m’a jamais encombré ni habité. J’admets l’avoir remplacée par la colère, oui, la colère, face à ces manifestations hétéroclites, pire qu’une auberge espagnole où chacun apporte ses petites rancœurs, ses peurs de tout et de rien, ses confusions bien criées, avec ces belles étroitesses d’esprit qui ont animé tous ces rassemblements.

Ceci étant dit, je suis le premier à ne pas m’offusquer de cette France revancharde, réactionnaire, franchouillarde, la même qui a dénoncé mon grand-père à la Guestapo et qui en mourut à Mauthausen, la même qui a défilé en mai 68 jusqu’à l’Arc de triomphe, tellement peureuse qu’on lui enlève ses habitudes et ses prérogatives. La même aujourd’hui.

Ce peuple là, avec lequel il faut compter mais avec lequel je ne pactiserai jamais, ce peuple qui se reconnaît dans le blanc du drapeau national, avec le plus souvent une bible sous le bras pour faire respectable, ce peuple là, je n’y appartiens pas, et je préfère dénoncer ce qui m’apparaît comme de dangereuses errances, ce qui vous permet, monsieur André Pouchet, de réagir et de rappeler à tous la chance que l’on a lorsque l’on vit dans un pays démocratique et républicain. Mais comme le bêlait le mouton qui étouffait en plein été : « pourquoi tant de haine » ?

Le « haïsseur » vous répond, M. Dalbos 

Merci, cher monsieur, d’avoir répondu à mon interpellation du 12 février. Je vous félicite en passant d’avoir tenu compte de mes reproches et d’avoir fait l’effort de nous donner, pour une fois, un texte à peu près correctement écrit. Dans ce texte vous me posez plusieurs questions auxquelles je m’en vais donc de ce pas vous répondre sans détour.

Vous me reprochez tout d’abord (à l’aide d’une curieuse métaphore où vous vous figurez en « fronton » et moi en « pelotari » !) de préférer attaquer vos écrits que de prendre le risque d’exposer directement mes propres convictions. Cela est tout à fait inexact : chaque fois en effet que la possibilité m’en est donnée, je prends la peine d’expliquer avec patience pourquoi accorder la PMA et la GPA aux homosexuels, comme envisage de le faire l’actuel gouvernement socialiste, constitue selon moi une dangereuse innovation qui nous entraînera inévitablement du côté d’une humanité inhumaine et d’un « meilleur des mondes » eugéniste tel qu’il fut autrefois cauchemardé par un Aldous Huxley (Cf. mon courrier du 13/12/12).

Or, cela, vous le savez fort bien puisque vous-même m’aviez alors pris à partie sans ménagement. Vous vous souvenez ? « Brave courriériste caché dans son slip, terré dans ses certitudes, vissé dans sa morale, etc., etc. » Car, avec vous, c’est l’invective, très vite, qui prend le pas sur l’argument et vous permet même d’en faire presque totalement l’économie. Et de traiter ceux dont l’opinion ne vous revient pas de, au choix, racistes, populistes, homophobes, névrosés, haïsseurs (cela, c’était la fois d’avant), réactionnaires, revanchards, franchouillards (et, à l’occasion, vous ne nous dissimulez pas combien le tricolore, au même titre que les citations de l’Evangile, vous insupporte et vous hérisse), moutons bêlants (pour cette fois-ci)… Pour ma part, cher ami, je vous avouerai que j’ai peu de goût pour les bagarres de chiffonniers et que je préfèrerais ferrailler à la loyale, échanger des arguments plutôt que des insultes. Contrairement à ce que vous écrivez : « lorsque l’on à rien à prouver, rien à expliquer, rien à analyser », j’ai précisément, moi, le souci d’analyser, d’expliquer et je renvoie le lecteur de bonne foi et désireux de s’informer sérieusement à ce que j’ai pu publier ici ou là sur la question.

Vous prétendez aussi m’assimiler à ceux qui ont dénoncé à la Gestapo votre grand-père mort à Mauthausen : ça, alors, ce n’est pas gentil du tout ! Pour avoir voix au chapitre faudra-t-il que, pour ma part, j’invoque mon grand-oncle Raoul, déporté par le convoi du 2 juillet 44 et mort à Dachau le 30 janvier 45 ? Et puis surtout, vous trouvez ça bien, vous, de chercher à accaparer un prestige ou à vous assurer une autorité particulière, en allant indûment vous parer des palmes du martyre qu’aura méritées un parent, ou qui que ce soit d’autre que vous-même ?

Ou bien, moins grave cependant, vous cherchez à m’inclure parmi ces vilains réactionnaires qui en mai 68 sont descendus sur les Champs-Elysées pour défendre la République menacée par la subversion gauchiste. Alors là, vous allez rire : cette dernière accusation tombe malheureusement complètement à plat, puisque j’étais à cette époque (ce dont je ne suis d’ailleurs pas fier du tout) un de ces galopins enragés, acharnés à propager la chienlit, la chienlit dans la rue, les écoles, l’université, la chienlit partout ! De toute façon l’amalgame, je vous l’ai déjà dit, ce n’est pas un procédé honnête, digne d’un débat respectueux mené entre gens de bonne compagnie.

Vous me présentez enfin comme « un courriériste sorti de nulle part » (encore une invective gratuite). Je vais tout de suite vous rassurer, mon cher monsieur : je ne sors nullement de nulle part, mais, comme vous-même, je sors de la matrice d’une dame qui avait été préalablement fécondée par un monsieur ; cette dame et ce monsieur, avec leurs qualités et leurs défauts, dans leur humaine incomplétude, c’étaient mes parents, des personnes que j’ai eu la chance de connaître et de fréquenter ; comme vous aussi, je l’espère, vous avez eu la chance de connaître vos propres géniteurs et de savoir d’où vous « sortiez ». Et c’est bien là tout le problème aujourd’hui posé. Ce que les apprentis-sorciers qui entendent découpler la fabrication des enfants de la procréation et de la filiation naturelles s’apprêtent à mettre au monde, ce sont des enfants sans origine ni filiation, des enfants pour le coup vraiment sortis de nulle part, sinon d’une usine à bébés… Mais ceux-là du moins (c’est déjà ça) ne risqueront pas de se prévaloir d’un ancêtre mort à Mauthausen !

André Pouchet, le 17 février 2014

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5 Comments

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  • 0 / 10
  • Goupille , 28 février 2014 @ 17 h 46 min

    Excusez-nous… Mais de quel premier round parlez-vous ?

  • Eric Martin , 28 février 2014 @ 19 h 35 min

    Cliquez sur le lien tout en haut de l’article (sous le titre).

  • montecristo , 1 mars 2014 @ 22 h 17 min

    “Il existe certaines personnes dont la petitesse d’esprit a réduits à chercher, pour toute gloire, à combattre celle des autres”

    Mille excuses … je ne me souviens plus de l’auteur !

  • Goupille , 1 mars 2014 @ 22 h 41 min

    Donc, il s’agit d’un droit de réponse, et d’une réponse à un droit de réponse…

    Bon. Quand vous aurez fini de vous étriper, allez donc, ensemble et à notre santé, à la plage. Il fait mauvais ici, et les pugilats devraient être moins pénibles au soleil.
    Une si belle île. A ce que l’on dit.

    Mais attention aux requins : la coutume d’utiliser des chiens vivants comme appâts les a, paraît-il, attirés sur les côtes.
    Voyez, Monsieur Dalbos, les crimes contre Dieu et ses créatures finissent toujours par revenir en boomerang.
    Alors à plus forte raison quand il s’agit d’enfants, non ?

  • Paname , 2 mars 2014 @ 14 h 28 min

    Pas encore lu le 1er round, mais ce 2ème round est bien “torché” et très pertinent.
    “Si ceux qui médisent de moi en mon absence savaient ce que je pense d’eux, ils en diraient bien davantage…” (Sacha Guitry).

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