Le ministère de la Culture va retirer la référence à l’écrivain royaliste et nationaliste dans le livre des commémorations nationales 2018, à la suite des protestations d’associations antiracistes.
La ministre de la Culture Françoise Nyssen a annoncé dans un communiqué, le 28 janvier 2018, avoir demandé le rappel du Livre des Commémorations nationales 2018 et sa réimpression «après retrait de la référence à Maurras», afin de «lever l’ambiguïté» sur «des malentendus qui sont de nature à diviser la société française».
La ministre a également fait savoir qu’elle recevrait «très prochainement» les membres du Haut-comité qui a rédigé le recueil «afin de questionner, ensemble, la pertinence de cette démarche mémorielle conduite au nom de l’Etat par des experts».
La veille, le 27 janvier, François Nyssen avait fait savoir «son rejet total des thèses et de l’engagement de Maurras».
Le «Recueil des Commémorations nationales 2018», élaboré par le Haut Comité des commémorations nationales sous la houlette du ministère de la Culture, proposait jusqu’alors, parmi une centaine d’autres événements, de commémorer cette année la naissance, en 1868, de l’écrivain français Charles Maurras, théoricien royaliste du «nationalisme intégral», directeur de publication de l’Action française.
Frédéric Potier, préfet à la tête de la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), avait demandé le 27 janvier le retrait de Charles Maurras de ce recueil). «Commémorer c’est rendre hommage. Maurras, auteur antisémite d’extrême droite, n’a pas sa place dans les commémorations nationales 2018», avait-il affirmé.
De même, dans un communiqué, SOS Racisme avait déclaré : «Ne laissons quiconque opérer une opération de réhabilitation de celles et de ceux qui, par leurs écrits et leurs actions, ont contribué à assombrir le siècle dernier». La Ligue internationale de lutte contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), enfin, avait tweeté : «Charles Maurras est frappé d’indignité nationale. Il a été condamné à la perpétuité pour haute trahison et intelligence avec l’ennemi».
Après Céline en 2011, c’est la deuxième fois ces dernières années que le ministère, alors dirigé par Frédéric Mitterrand, retire un auteur de ce recueil après une polémique.