La vengeance d’une mère ! Pour le début de cette année cinématographique, voici une pépite, une perle noire à ne rater sous aucun prétexte. Ici, pas d’effets spéciaux à vous décoller la rétine, pas de poursuites impitoyables toutes sirènes hurlantes ni violences gratuites mais un climat, une ambiance, une atmosphère envoûtante à la manière des frères Coen.
L’histoire, simple, se déroule à Ebbing, une bourgade du genre trou paumé au fin fond du Missouri. C’est là que vit Mildred Hayes (Frances McDormand, la flic du film Fargo des Coen, qui « s’identifie plutôt à John Wayne » (sic) qu’à une Barbie), une femme à l’injure facile et au caractère bien trempé.
Une femme, une mère de famille endeuillée par le viol et le meurtre de sa fille. Après des mois sans que l’enquête sur ce crime odieux ait avancé d’un pouce, Mildred prend les choses en main. La vengeance en tête et la haine dans le regard, elle décide de louer trois grands panneaux publicitaires abandonnés à l’entrée de la ville. Trois « tableaux » où elle accuse, en lettres géantes, noir sur rouge, le shérif Bill Willoughby (Woody Harrelson) – et ses assistants – d’être un incapable. De quoi lui en boucher une surface, au shérif, au demeurant pas si mauvais bougre que ça. Inutile de vous dire que les « slogans publicitaires » de Mildred vont mettre le feu aux poudres et que les nuits d’Ebbing vont devenir, en moins de temps qu’il n’en faut à un homard pour prendre sa couleur courbouillonnée, plus rouges que celles de Harlem.
Quand la colère gronde ! Scénario brillant, casting irréprochable, sont au programme de ce « western » moderne du genre comédie dramatique à l’humour noir qui prend à contre-pied la tradition des films de vengeance. Alors, ne passez pas à côté de ces trois panneaux de la vengeance, récompensés au dernier Festival de Venise et bien placés dans la liste des films oscarisables. Un diamant noir à marquer d’une croix blanche.
Photo :Engrenage dévastateur pour une mère en colère.
