Permettez-moi tout d’abord de nous souhaiter, collectivement, une excellente année 2016. Au moins aussi bonne pour nous que l’a été l’année précédente ! Nous pouvons nous réjouir en effet des avancées obtenues en 2015. D’abord, ce que nous avons appelé la « crise des migrants » a permis une reprise sensible de l’immigration en Europe.
On doit se féliciter de la politique d’immigration du gouvernement grec de gauche radicale Syriza, que nous avons eu raison de pousser en avant pour cette raison. Il faut aussi, bien sûr, saluer l’action du gouvernement allemand qui a réussi à imposer le principe que tous les pays européens avaient une obligation morale d’ « accueillir » ces immigrants. Ce principe devrait d’ailleurs être repris prochainement comme norme par la Commission européenne afin de s’inscrire dans le droit positif obligatoire. Nous avons aussi très bien conduit la communication autour de cette politique d’accueil, afin de museler les réticences de la population en présentant les immigrants comme des victimes qu’il fallait « secourir ».
Nous pouvons aussi nous réjouir que le chaos que nous avons provoqué au Moyen-Orient conduise à une augmentation des flux d’immigrants vers l’Europe. Et nous avons commencé d’annoncer aux Européens qu’il fallait s’attendre à de nouvelles vagues d’immigration, encore plus importantes à l’avenir. Ce qui a conduit aussi à relancer le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, conformément à nos vœux.
Comme nous l’avions prévu aussi, les attentats islamistes de 2015 ont permis de renforcer le contrôle policier de la population et d’habituer les Européens à la restriction de leurs libertés.
Sur ce plan le gouvernement français mérite une mention spéciale car il a très bien géré la situation.
Vous savez que j’émettais les plus grandes réserves sur l’action de François Hollande, dont le manque de crédibilité dans l’opinion risquait de menacer nos projets. Mais je dois constater que son gouvernement s’est très bien servi des attentats pour avancer dans le contrôle des médias et la censure d’Internet et des réseaux sociaux. Il a réussi également à éviter que les attentats poussent à l’arrêt de l’immigration et de l’islamisation. Il a d’ailleurs très bien secondé les initiatives de Mme Merkel en faveur de l’accueil des « migrants ». Il vient de prendre de nouvelles mesures en faveur de l’avortement (1). Et il envisage aussi de renforcer la présence de la France au sein de l’OTAN (2).
Bref, vous voyez que l’action de François Hollande a été très positive en 2015 et il faudra en tenir compte pour les élections présidentielles de 2017. Nous en reparlerons bien entendu ensemble le moment venu, lorsqu’il nous faudra choisir nos candidats.
Bien sûr, je n’ignore pas que certains d’entre vous restent préoccupés par la progression électorale du Front national en France ou par l’audience du mouvement Pegida en Allemagne. Mais je vous demande de considérer les choses dans une perspective plus large.
D’abord, ces mouvements restent politiquement isolés car aucune alliance n’a jamais été conclue avec eux. Nous y veillons. Ils ne parviennent donc pas à exercer un pouvoir politique concret susceptible de nous nuire. En outre, en France et en Allemagne, on conduit un harcèlement judiciaire permanent contre les mouvements populistes au nom de la lutte contre le « racisme » et au nom du « vivre-ensemble ». Notre propagande distille d’ailleurs l’idée qu’il faut assimiler le populisme et l’islamisme dans une même réprobation.
De toute façon, si d’aventure un mouvement populiste parvenait au pouvoir en Europe, il serait isolé par l’Union européenne et nous aurions au surplus les moyens économiques et financiers d’exercer un chantage sur lui.
N’oublions pas aussi que d’après nos estimations, à partir de 2020, dans la plupart des pays d’Europe occidentale, la population d’origine étrangère devrait représenter une part significative. Par conséquent, le danger d’une victoire démocratique de partis nationalistes aux élections sera progressivement écarté, comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis.
A partir de 2020 les Européens commenceront en effet à perdre la majorité démographique dans leurs pays, sans même évoquer les projets, que nous tenons en réserve, d’une ouverture du droit de vote aux étrangers résidants. Cela devrait écarter définitivement la menace populiste en Europe à relativement brève échéance, parce les mots d’ordre nationalistes ou identitaires ne signifieront plus rien pour la majorité de la population.
Enfin, n’oublions pas tout le chemin que nous avons parcouru depuis 1945 :
-Les Européens ont perdu leurs empires coloniaux et donc leur position mondiale. En retour, la fin des empires coloniaux a engagé l’Afrique sur la voie du chaos, lequel est à l’origine des principaux flux migratoires vers l’Europe… qui provoquent à leur tour le chaos en Europe. Il s’agit donc d’un mécanisme qui s’auto-entretient désormais.
-Les Etats européens ont aussi perdu une bonne part de leur souveraineté, grâce à la mise en place de l’Union européenne. Ils n’ont donc pas profité de la fin de l’URSS, bien au contraire ; leur population décline constamment et se trouve progressivement remplacée par les immigrants, en majorité de religion musulmane. Leur économie stagne du fait de la disparition des frontières et du vieillissement européen : l’Europe se désindustrialise et se paupérise.
Et tout ce chemin nous l’avons en partie parcouru grâce aux Européens eux-mêmes et sans effort excessif de notre part, sinon financier pour acheter les médias et la classe politique européenne !
Bref, nous voyons enfin se réaliser le rêve de nos pères : la destruction de l’Europe chrétienne. Sans oublier que la progression de l’islamisme sur le pourtour de la Méditerranée et en Afrique, que nous avons favorisée, contribue aussi à l’élimination des chrétiens sur ce continent.
En 2045, soit cent ans après la fin de la seconde guerre mondiale, nous avons donc bon espoir que les Européens blancs seront mis en minorité partout, y compris dans leurs pays d’origine, et que leur population commencera à disparaître. Sauf, il est vrai, en Fédération de Russie, dans certains pays de l’Est de l’Europe (3) et sans doute encore aussi en Australie et en Nouvelle-Zélande. Mais ce ne seront plus que des îlots que nous pourrons contourner et, le moment venu, faire disparaître.
Comme vous le voyez, mes frères oligarques, nous n’avons donc aucune raison de nous alarmer. Notre projet avance grandement et de plus en plus l’avenir –c’est-à-dire leur avenir – nous appartient.
En France, il nous reste à passer le cap des présidentielles de 2017 sans encombre : ensuite la simple dynamique démographique de l’immigration jouera en notre faveur, interdisant tout renouveau européen.
Bonne année à nous !
P.S. Merci de détruire ce courrier comme à l’accoutumée, pour ne pas accréditer les thèses complotistes.
Notes :
1° Cf. La Croix du 15 janvier 2016.
2° Cf. Marianne du 20 janvier 2016.
3° Pologne, Tchéquie, Hongrie, Slovaquie sans doute.
Michel Geoffroy -Polémia