La fête sauvage ! Séquence d’ouverture : dans une ville, tandis que les passants s’abritent pour échapper à une averse, une fillette joue sous la pluie. Toute la pluie tombe sur elle, mais elle fait comme si elle ne la voyait pas car elle sait qu’après la pluie vient le beau temps. La caméra s’envole. Direction l’Afrique…
Laissant derrière nous les rues pluvieuses, les réalisateurs Patrick Morris et Neil Nightingale (et toute leur équipe) nous entraînent alors de la forêt tropicale au désert brûlant de Namibie, en passant par les entrailles de la Terre, les plaines arides à la frontière du Kalahari, les récifs coralliens de la mer Rouge, les cimes enneigées du mont Kenya, les eaux capricieuses des fleuves africains, les rapides et les chutes majestueuses.
Des « royaumes » peuplés d’animaux minuscules ou gigantesques, à poils, à plumes ou à écailles. Des mondes fantastiques où la survie est un combat de tous les jours. Des « empires » où l’eau est source de vie et de survie pour toutes les espèces animales (et végétales) notamment pour ce troupeau d’éléphants qui, chaque année, parcours des kilomètres et affronte bien des dangers, non pas pour attraper la queue du Mickey et gagner un tour gratuit de manège, mais pour atteindre un point d’eau où, telles des mémères se payant un séjour en thalasso, ils se roulent dans un nirvana de bain de boue.
Une eau source de vie qui peut être aussi fatale comme pour ces gnous assoiffés dont l’instinct de survie fait fi de cette mort qui rode et les guette sous l’eau saumâtre, à savoir des crocodiles monstrueux, aux mâchoires plus radicales que l’inspecteur Harry, qui attendent leur repas annuel.
Dans chacun de ces « royaumes », pour chacun des habitants de ces lieux, qu’il soit grillon blindé, vipère de Péringuey, lézard de Namibie, caméléon namaqua, gorilles des montagnes, gélada ou fourmis légionnaires grondant comme la Marabounta, c’est l’éternel combat entre la vie et la mort (comme ce « duel » très western spaghetti entre un caméléon et un grillon).
La nature et ses secrets ! Dans la série beauté sauvage et la vie des animaux, l’équipe du film signe un superbe documentaire qui montre les liens entre le règne animal et végétal. Un spectacle familial somptueux et grandiose, hélas plombé par une narration assommante, monotone et cucul-écolo la praline – comme trop souvent dans ce genre de film – dite par Lambert Wilson. Pour le reste, le cahier des charges est visuellement bien rempli dans cette nature grandeur… nature !
Lu dans Présent