La deuxième bombe atomique larguée sur Nagasaki (Japon) marque pratiquement la fin de la seconde guerre mondiale. La ville fut touchée au nord dans le quartier d’Urakami, où à la fin du siècle précédent le gouvernement Japonais avait rassemblé les chrétiens dispersés dans des camps de concentration. La bombe tomba là, à 500 mètres de la cathédrale, exterminant la communauté chrétienne de Nagasaki, la plus nombreuse du Japon. Sur 12 000 personnes, seulement 3 500 ont survécu. La communauté chrétienne s’interrogea sur la signification de ces événements apparemment casuels et y lut la volonté de Dieu : les chrétiens de Nagasaki s’étaient sacrifiés, comme des agneaux sur l’autel, pour les péchés commis par toutes les nations de la seconde guerre mondiale !
Cette vision a notamment été soutenue par le Dr Takashi Nagai, un radiologue qui s’était converti grâce à son épouse Midori, victime de la bombe. Midori venait d’une famille de soi-disant “chrétiens cachés”. En effet, longtemps l’histoire des chrétiens au Japon fût une histoire de persécution. C’est saint François Xavier qui introduit le christianisme au milieu du XVIe siècle, très vites les premiers convertis sont persécutés : les missionnaires sont expulsés et ceux qui n’abjuraient pas la foi, torturés et tués. Pourtant, pendant plus de deux siècles, le christianisme resta dans des communautés cachées, sans prêtres. Les prières, la manière de baptiser et un maigre héritage sont transmis de générations en générations, dans l’attente du retour des missionnaires. Ils les auraient reconnus grâce à trois éléments : être célibataires, obéir au Pape de Rome et avoir une image de Marie. Cela se réalisa à la fin du 19ème siècle. C’était sans compter la deuxième bombe atomique tomba sur Urakami moins d’un demi-siècle plus tard…
Le documentaire retrace l’histoire du Christianisme au Japon et s’enrichit de diverses interviews, dont celles de l’Archevêque de Tokyo et de l’Evêque de Nagasaki.