Dans une lettre à la représentante de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour la liberté des médias, Dunja Mijatovic, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a invité cette dernière à faire une analyse impartiale de la résolution du Parlement européen visant les médias russes adoptée le 23 novembre.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a pointé dans sa lettre à la représentante de l’OSCE pour la liberté des médias, Dunja Mijatovic, que la réaction de cette dernière face à la résolution du Parlement européen (PE) prévoyant des mesures destinées à limiter l’activité des médias russes en Europe manquait de critique et d’objectivité. « J’ai pris connaissance de votre première réaction au sujet de la résolution “Communication stratégique de l’Union visant à contrer la propagande dirigée contre elle par des tiers”, adoptée le 23 novembre par le Parlement européen. À mon avis, il lui manque du concrétisme et de l’objectivité dans l’évaluation professionnelle de ce document sans précédent en termes d’éventuelles mesures répressives à l’encontre des médias russes dans les pays de l’UE qui crée un cadre politique pour les prémisses en vue d’une limitation ou d’un cessation de leurs activités sous le prétexte de la “lutte contre la propagande” », a indiqué Mme Zakharova dans sa lettre qui a en outre publiée sur la page Facebook du ministère.
Et de pointer que ce document plaçait littéralement les médias russes au même niveau que les « structures d’information de l’organisation terroriste État islamique ».
La résolution du PE contre les médias russes menace la presse européenne. Maria Zakharova a souligné que c’est notamment la partie russe et ses journalistes qui ont travaillé au cours de ces dernières années dans la zone du conflit syrien pour apporter leur contribution perceptible dans la lutte contre le terrorisme international et ce au péril de leurs vies. « Ce document irritant, qui torpille la base démocratique des relations internationales modernes en matière de liberté d’expression et propose à la communauté européenne le retour à des pires pratiques totalitaires consistant en la répression de l’hétérodoxie et en la liquidation des points de vue alternatifs, nécessite votre évaluation professionnelle », a indiqué la diplomate russe. Et de préciser que les médias indépendants russes étaient visés par la résolution du PE simplement parce que leur opinion coïncidait avec ligne officielle. « La mention dans un contexte négatif de médias russes concrets, comme la chaîne RT et la holding média Sputnik, ne peut être qualifiée autrement que de pression directe sur les médias et de violation intentionnelle de la liberté d’expression », a souligné Mme Zakharova.
Le Parlement européen a adopté le 23 novembre une résolution prévoyant des mesures destinées à limiter l’activité des médias russes en Europe. 691 députés ont pris part au vote. 304 personnes ont voté pour, 179 contre et 208 députés se sont abstenus. Le document affirme que la Russie promeut une propagande hostile contre l’Union européenne et nomme les principaux médias qui menacent, selon le Parlement européen, l’UE et ses partenaires de l’Europe de l’Est. Il s’agit de l’agence de presse Sputnik, de la chaîne de télévision RT, de la fondation « Le monde russe » et de l’agence fédérale russe « Rossotroudnitchestvo ».
Le lendemain de la publication de cette résolution, Dunja Mijatovic a salué le document en estimant qu’il « contribuait activement au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales ».