La vie cachée de Fidel Castro de Juan Reinaldo Sanchez

La vie cachée de Castro racontée par son ex-garde du corps…Dans La vie cachée de Fidel Castro (Michel Lafon), Juan Reinaldo Sanchez, garde du corps personnel de Fidel pendant 17 ans, révèle d‘innombrables secrets d’Etat et les multiples facettes, inconnues, du monarque cubain. Extraits.

 

Cayo Piedra, la paradis secret

Toute sa vie, Fidel a répété qu’il ne possédait aucun patrimoine, hormis une modeste “cabane de pêcheur” quelque part sur la côte. En réalité, la cabane de pêcheur en question est une villégiature de luxe qui mobilise des moyens logistiques considérables pour sa surveillance et son entretien.

Depuis 1961, Fidel Castro possède cette île privée, à 15 kilomètres au Sud de la Baie des Cochons dans un site paradisiaque, entouré de fonds marins prodigieux. À l’ouest, face au soleil couchant, les Castro ont fait construire un débarcadère de soixante mètres de longueur. Il est situé en contrebas de la maison, sur la petite plage de sable fin.

Afin de permettre l’accostage de l’Aquarama II [son yacht de 27,50 mètres] et des vedettes Pionera I et II [17 mètres chacune], Fidel et Dalia, sa femme, on fait creuser un chenal de 1 kilomètres, sans quoi leur flottille ne pourrait pas s’approcher de l’île cernée par des hauts fonds sablonneux.

L’appontement constitue l’épicentre de la vie sociale à Cayo Piedra. Un restaurant flottant, de quinze mètres de longueur, y a été adjoint, avec coin bar et grill pour les barbecues. De là, chacun peut admirer l’enclos marin où sont retenues, pour la plus grande joie des adultes et des enfants, des tortues marines (certaines sont vouées à finir dans l’assiette de Fidel.)

De l’autre côté du débarcadère, c’est un delphinarium qui agrémente le quotidien grâce aux facéties et aux sauts des deux dauphins qui y vivent en captivité  (…).

Parties de chasse sous-marine

Le “Comandante” est un excellent plongeur. Je suis bien placé pour le savoir : pendant toutes les années passées à son service, j’ai été chargé de le seconder sous l’eau lors des parties de chasse sous-marine. Et ce afin, notamment, de le protéger contre les attaques de requins, de barracudas, d’espadons.

Pour une escorte de Fidel, il n’existe pas de privilège plus grand que celui de l’accompagner dans ses virées sous-marines. Et avec moi, elles furent nombreuses ! Car s’il apprécie le basket ou la chasse au canard, la plongée sous-marine est sa véritable passion. Doté d’une capacité thoracique impressionnante Fidel (1,91 m, 95 kg) plonge en apnée à dix mètres profondeur sans la moindre difficulté (…).

Les repas du monarque

A La Havane, dans l’immense demeure des Castro, dans le quartier Siboney, une domestique, Zoraida, veille au bon fonctionnement de la vie quotidienne. Deux cuisiniers travaillent à la préparation des repas qui sont servis à la table… par un majordome en livrée nommé Orestes Dias !

Car chez les Castro, on mange comme au restaurant, c’est-à-dire “à la carte”. Chaque soir avant d’aller se coucher, Dalia rédige le menu des trois repas du lendemain (petit déjeuner, déjeuner, dîner) pour chacun des membres de la famille suivant ses goûts, ses habitudes, ses desideratas (…).

La manie des enregistrements

Fidel enregistre tout. Au troisième étage du Palacio de la Revolución, dans un petit local attenant à son bureau présidentiel, se trouve un dispositif d’enregistrement professionnel comparable à celui qu’on voit dans le film  La Vie des autres, avec deux lecteurs de bandes magnétiques et deux casques d’écoute.

Sauf indication contraire, la consigne est de faire tourner les magnétos chaque fois que Fidel reçoit un visiteur pour un entretien en tête à tête, qu’il soit cubain ou étranger, politicien, ministre ou général. Il faut ajouter que la salle du Conseil des ministres, située de l’autre côté du couloir à moins de dix mètres du bureau du Fidel, est elle-même truffée de micros, lesquels permettent d’immortaliser les réunions du politburo du parti communiste qui se déroulent également à cet endroit.

A Cuba, nul n’échappe à la surveillance de la Sécurité de l’État, le G2. Plusieurs hôtels de La Havane sont ainsi dotés de chambres spécialement aménagées ses soins (…).

L’anniversaire du “Comandante”

Pour son anniversaire, chaque 13 août, le Commandant en chef aime à s’entourer de sa garde rapprochée. Par tradition, lui et son escorte se retrouvent dans la maison havanaise située au coeur de l’unité militaire 160 – celle-là même où Fidel organise ses rendez-vous galants à l’insu de Dalia.

On fait rôtir un méchoui, que les hôtes mangent sans couverts, à la main, conformément à la tradition arabe, et le tout est arrosé de vins algériens. Ce jour-là, Fidel n’omet jamais de rendre visite à son frère Raúl ni à son ami l’écrivain colombien Gabriel García Márquez (…).

Le sosie de Fidel

Parmi la quinzaine de gardes du corps qui entourent Fidel en permanence, certains n’ont pas été choisis seulement en fonction de leur aptitude au tir ou de leurs réflexes au combat rapproché. L’un d’eux est son sosie ! Imberbe et plus petit que le Comandante, Silvino Alvarez n’est pas, à proprement parler, son double parfait. Cependant, installé à l’arrière d’une voiture et affublé d’une fausse barbe, il peut être facilement confondu, de loin, avec le Líder máximo, car les deux hommes possèdent le même profil grec. Ce moyen de désinformation a été utilisé à diverses reprises(…).

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