Christian Estrosi aura été de toutes les compromissions, de toutes les volte-face, de toutes les audaces, conditions indispensables pour nourrir une ambition dévorante et assurer ses réélections successives. L’actuel maire de Nice est un cacique de la politique – élu, tous mandats confondus, depuis 1983 ! – dont il fit autant un métier rémunérateur qu’un ascenseur social personnel. Il est aussi un apparatchik de son parti, RPR devenu « Républicain » à la faveur d’un récent kidnapping idéologique savamment orchestré par Sarkozy.
Sarkozy. Mentor de celui que, par affection ou moquerie, l’on baptise « motodidacte », contraction de l’ancien passé de champion de France de moto de Christian Estrosi avec son absence de diplôme, l’intéressé – que des âmes peu charitables ont affublé d’un cruel « bac moins cinq » – ayant précisément abandonné le lycée pour se lancer dans une carrière sportive.
La « voix de son maître », tel pourrait être l’autre surnom de celui qui voue une admiration sans bornes à l’ancien président de la République. Comme le notait Gaël Tchakaloff, « il voit dans son mentor un miroir […]. Il y a un peu de l’un chez l’autre et un peu de l’autre chez l’un » (Le Nouvel Économiste, n° 1386, 2007).
Inconstance et inconsistance, telles sont les deux mamelles de leur commun opportunisme politique. Toujours dans le sens du vent électoraliste, surtout quand il souffle du côté du FN, mais aussi toujours en contrepoint de celui-ci, c’est-à-dire en veillant scrupuleusement à demeurer derrière le cordon sanitaire républicain.
Ainsi, quand son principal adversaire aux régionales affirme, à bon droit, que les musulmans « ne peuvent pas avoir exactement le même rang que la religion catholique » se démarque-t-il vigoureusement de « l’attitude de madame Le Pen qui veut faire des musulmans les boucs émissaires de ce que nous subissons aujourd’hui ». Sans doute pour ne pas désespérer un électorat arabo-mahométan particulièrement surreprésenté dans le sud de la France.
Pourtant, notre dhimmi clientéliste, tout en subventionnant la branche « jeune » de l’UOIF (émanation des Frères musulmans), n’hésite-t-il pas, avec virulence, à dénoncer la présence d’une « cinquième colonne » islamiste sur notre sol (plagiant sans vergogne les propos du député européen, ex-FN, Aymeric Chauprade). Inconséquent ou calculateur ? À moins qu’il ne reprenne à son compte la « taqiya », cette technique islamique qui permet de recouvrir son double langage mensonger d’un niqab pudique…
De même s’inscrit-il en faux par rapport à l’ukase maçonnique de l’AMF prohibant les crèches dans les espaces publics et notamment dans les mairies, allant même jusqu’à oser – comme d’aucuns dont se gaussait, jadis, Michel Audiard – cette perle inouïe : « Cette tradition, comme tant d’autres, est immémoriale et appartient au patrimoine des Français, quelles que soient leurs confessions. » On ne savait pas que les Français de « confession » musulmane comptaient cette mise en scène rituelle de la Nativité au rang de leurs traditions « immémoriales » !