SYLVAIN FORT NE SERA FINALEMENT PAS TOUT SEUL POUR ÉCRIRE LES DISCOURS D’EMMANUEL MACRON À L’ÉLYSÉE ET TENTER DE SURVEILLER COMME LE LAIT SUR LE FEU LES TUMULTUEUSES RELATIONS ENTRE SIBETH NDIAYE ET LES JOURNALISTES, FUSSENT-ILS MAINSTREAM. LE 1ER OCTOBRE 2018, EN EFFET, UNE AUTRE PLUME, JUSQUE-LÀ AU CABINET DE GÉRARD COLLOMB, REJOINT L’ÉLYSÉE. IL S’AGIT DE JONATHAN GUÉMAS.
JONATHAN GUÉMAS, UN PRODUIT LYONNAIS
Jusque-là il était « conseiller stratégie, prospective et discours » au cabinet de Gérard Collomb qui est son mentor en politique. Passé par la prépa littéraire du lycée Châteaubriand (2005-2008) puis l’école normale supérieure de Lyon (2008-2014) il est chargé de rédaction au cabinet de Gérard Collomb alors président du Grand Lyon (2010-2014) puis logiquement conseiller « communications publiques, études, prospectives » auprès du même jusqu’en 2017. Il est nommé au cabinet de Gérard Collomb le 21 juin 2017. Fort logiquement, on le retrouve au conseil fédéral de la fédération PS du Rhône en 2015 – au temps, pas si lointain, où le PS était encore une force politique.
PRENDRE LE TEMPS D’EXPLIQUER
« Au sein de l’équipe de Sylvain Fort il œuvrera à la rédaction des discours présidentiels, en tant que conseiller technique », précise Acteurs publics (8/10/2018). Sa mutation, annoncée dans Paris Match le 21 septembre dernier, était un signe avant-coureur de la seconde démission – définitive celle-là – de Gérard Collomb, qui était dans les tuyaux depuis début septembre, et sonne comme un ultime cadeau d’adieu.
Paris Match explique pourquoi : « Sur fond de préparation aux élections européennes de mai 2019, la priorité est « de prendre le temps d’expliquer ». A force d’enchaîner les réformes sans grande difficulté, l’exécutif confesse avoir négligé « l’exercice de la pédagogie » auprès des Français. Le chef de l’État réfléchit ainsi à une prise de parole en octobre ».
Il y a beaucoup à faire oublier aux Français : montée des souverainismes en Europe (Allemagne, Italie, Autriche), les retombées de Benalla, les cafouillages du remaniement, la hausse des carburants, le gel des retraites et celui des allocations sociales, les coupes à la hache des allocations pour le logement (APL) dès les européennes passées, le prélèvement à la source sans oublier la forte hausse de l’insécurité soulignée malignement par Gérard Collomb lors de son départ de l’Intérieur. Jonathan Guémas, qui n’a plus son mentor lyonnais pour le cornaquer, a du pain sur la planche.