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Quand l’État en appelle aux forces de l’ordre, c’est que le problème en question n’a pas été résolu en amont. En ce sens, gendarmes et policiers ne sont jamais que les éboueurs de nos sociétés, chargés de faire le ménage quand les politiques se sont contentés de glisser la poussière sous le tapis.
Christophe Castaner, nouveau ministre de l’Intérieur, propose donc que la maréchaussée s’installe à demeure dans nos écoles. Fort bien. Le paradoxe, c’est qu’en France, les flics sont partout. Il faut avoir un peu voyagé pour se rendre compte que Paris est l’une des rares capitales au monde à compter autant de képis par habitant. Mais on pourrait en mettre cent fois plus que cela ne changerait rien, surtout quand plus occupés à persécuter les honnêtes citoyens que les voyous pourrissant la vie de ces derniers. En effet, tel que ne cesse de le rappeler le camarade Xavier Raufer : « Les criminels ne s’arrêtent que lorsqu’on les arrête. » Et force est d’avouer qu’on les arrête assez peu.
À cela, plusieurs raisons. Il y a, bien entendu, une magistrature des plus laxistes – mêmes vieillissants, les « juges rouges » du siècle dernier nous ont laissé une descendance plus qu’abondante. Il y a, encore, les prisons qui manquent. En construire de nouvelles demeure un mantra propre à chaque nouvelle échéance présidentielle. Mais de tels chantiers coûtant plus qu’ils ne peuvent rapporter à court terme, la promesse demeure généralement lettre morte.
Après, il y a le non-dit… À gauche, on préfère évoquer les « quartiers populaires », oubliant ainsi la dimension ethnique, culturelle, parfois même religieuse, de l’affaire. À droite, on s’énerve sur les réseaux sociaux en évoquant tel ou tel atavisme, racial ou ancestral, ce qui est tout aussi sot.
Il n’existe pas de gène criminogène. En revanche, un vieil ami, pas spécialement gauchiste de progrès, qui officia jadis en médecine carcérale confiait déjà, au siècle dernier et à l’auteur de ces lignes : « Dans leur environnement séculaire, ces populations sont les moins délinquantes au monde. Mais le déracinement dû à l’immigration a créé des pathologies nouvelles. Perte des repères de la culture d’origine et incapacité à s’adapter à celle d’accueil. Ce qui ne peut entraîner que frustrations et violences. » Quelques décennies plus tard, ces « violences et frustrations »sont encore renforcées par la tyrannie du « paraître » contre « l’être », symbolisées par l’omniprésence des réseaux sociaux.
Quand un jeune Noir braque une maîtresse d’école en pleine classe, il comprend que dans sa non-vie fondée sur ces mêmes réseaux sociaux, le « faire savoir » compte autant que le « savoir-faire », oubliant seulement qu’en Afrique, on respecte l’homme ou la femme de savoir, dont les cheveux plus ou moins grisonnants sont synonymes de repère dans une vie ne faisant que commencer. Mais, en France, le même braqueur adolescent peut se faire autant de fric en un jour que ce même maître en un mois. D’où un respect qui, n’ayant plus de raison d’être, se trouve de fait piétiné.
Ensuite, on pourra certes faire entrer les argousins dans nos écoles. Ça fera joli. Mais si ces pots de fleurs en uniforme demeurent incapables des plus élémentaires moyens de rétorsion, qu’on en dispose mille ou plus par établissement, rien ne changera. Il est, par ailleurs, assez savoureux qu’une caste professorale nous bassinant depuis tant d’années avec le rejet de l’autorité – forcément fasciste – et celui du patriarcat – machiste, fatalement – tout en se cabrant contre la moindre critique vis-à-vis de l’immigration de masse – immanquablement raciste –, en vienne désormais à en appeler à la force réactionnaire des matraques.
Mais comme la clairvoyance peut survenir même aux têtes les moins bien faites et aux yeux trop longtemps grand fermés, on ne boudera pas notre plaisir. Les convertis, fussent-ils nouveaux, n’ont-ils pas droit, eux aussi, à leur place dans la maison du bon sens ? Mais pas aux première loges non plus ; faudrait voir à pas déconner.
Nicolas Gauthier – Boulevard Voltaire