Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, en réaction à la présentation, en septembre, du rapport de la Pologne sur l’application de la Convention relative aux droits de l’enfant, recommande d’interdire les « boîtes à bébé ». Ces fameuses boîtes ou « fenêtres de vie », comme on les appelle au pays de Jean-Paul II, sont des points d’accueil pour bébés abandonnés. De tels points existent dans plusieurs autres pays européens comme l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, la Tchéquie, la Hongrie et la Lituanie. En Pologne, les boîtes à bébé sont généralement mises en place par des couvents de religieuses ou par Caritas. Il y a 50 « fenêtres de vie » de ce type dans tout le pays, la plus ancienne datant de 2006.
Ces points d’accueil pour bébés abandonnés veulent mettre fin aux cas, certes rares mais ô combien dramatiques, de nourrissons abandonnés dans des poubelles ou autres lieux sordides par des mères désespérées ou déséquilibrées. Car déposer son bébé dans une boîte à bébé n’expose à aucune poursuite judiciaire et cela donne l’assurance que le bébé sera confié à une famille adoptive en seulement quelques semaines. Il y a, en effet, en Pologne comme en France, plus de parents qui voudraient adopter que d’enfants adoptables, et les enfants laissés dans les fenêtres de vie polonaises sont adoptables immédiatement, leur abandon valant renoncement aux droits parentaux.
D’après sœur Barbara, du couvent des franciscaines tenant une des deux fenêtres de vie varsoviennes, certains des enfants déposés dans la boîte à bébé semblent être nés à l’hôpital, où l’abandon du bébé est pourtant également possible sans avoir à donner d’explication et avec un délai de rétractation. La religieuse, qui est infirmière de profession, voit cela à la manière dont le cordon ombilical a été sectionné. Sœur Barbara affirme avoir beaucoup d’admiration pour les femmes qui ont porté jusqu’au bout leur grossesse, très certainement dans des conditions dramatiques, avant de déposer leur enfant dans un lieu sûr. Pour preuve que le sort de l’enfant n’est pas indifférent à la personne qui l’abandonne, la franciscaine cite des cas de bébés dans les vêtements desquels on a glissé un chapelet ou un carnet de vaccination.
Depuis 2006, 86 nourrissons ont ainsi été sauvés en Pologne grâce à ces boîtes à bébé. Mais, pour le Comité de l’ONU, il y a violation du droit pour l’enfant de connaître ses parents biologiques. Le Comité des droits de l’enfant onusien considère donc que le droit de connaître ses parents est plus important que le droit à la vie puisque ce même Comité, qui avait déjà en 2012 demandé à l’Europe de supprimer ces points d’accueil, ne trouve rien à redire à la pratique massive des avortements sur notre continent. Mais l’hypocrisie de l’ONU va encore plus loin que cela puisque la PMA pour les couples de lesbiennes ne lui pose pas non plus problème, alors que les enfants procréés ainsi ne connaîtront jamais l’identité de leur père.
Olivier Bault – Présent