Une mère de quatre enfants, concernée par la modulation des allocations familiales, raconte son quotidien et ses difficultés à boucler les fins de mois.
J’ai beaucoup de chance. J’ai un super job, je vais être franche et parler cash, je gagne environ 4000 euros net (prime et 13e mois compris), je bosse à temps plein, et beaucoup, j’ai 4 enfants. Mon mari, il est enseignant chercheur, il gagne environ 3000 euros net. J’ai un peu honte, je ne veux pas me plaindre, pour moi, tout baigne. Et la misère, je travaille dessus tous les jours, je la voie, je la pleure. Mais dès juillet prochain, mes 460 euros d’allocations seront divisés par 2.
Mon grand-père m’a appris à bien gérer mon budget, je ne suis jamais dans le rouge, je fais des choix et avec 4 enfants, il faut en faire.
Mais depuis quelques jours, je dors mal. Pourtant, Laurence Rossignol nous dit sur RMC vendredi dernier que pour des gens comme moi, 460 euros d’allocations pour 4 enfants, «ça ne compte pas». Et Erwan Binet ajoute que pour des gens comme moi, ces allocs servent à partir faire des voyages au bout du monde alors que certains n’ont pas de quoi manger (LCP).
Dons j’ai repris mes comptes, parce que je me suis dit, pourquoi moi, qui suis donc riche, je n’arrive pas à partir au bout du monde avec mes allocs et j’attends mes 460 euros avec impatience chaque mois ?
Bon, d’abord, c’est simple, il faut se loger à 6 en région parisienne. J’ai donc emprunté beaucoup d’argent pour les 25 prochaines années, je rembourse chaque mois 2700 euros pour 100m² en très proche banlieue parisienne. Je sais, j’aurais pu acheter un appartement plus loin de Paris, moins sympa, c’est vrai. Mais plus loin, ça veut dire plus de baby-sitter et voir moins mes enfants. Et puis, j’avais fait mes calculs, nous ne sommes pas dépensiers, je pouvais mettre environ 500 euros de côté chaque mois avec cet emprunt; alors on s’est lancé, il faut prendre des risques dans la vie me suis-je dit. Lire la suite !
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