Devant la prolifération des varans en plein centre-ville de Bangkok, les autorités ont décidé de leur donner la chasse. Depuis quelques jours, des fonctionnaires ont reçu la mission de capturer ces énormes lézards et de les déplacer dans la province de Ratchaburi, moins fréquentée que la capitale thaïlandaise.
Comme le montre la vidéo, les personnes chargées de les capturer sont équipées d’outils rudimentaires. La presse locale avance pourtant qu’en quelques jours, ces employés ont déjà capturé une centaine de varans en les appâtant avec des poissons-chats.
En général, ces gros lézards sont inoffensifs. Mais leur aspect, jusqu’ à trois mètres de long à l’âge adulte, affole les touristes…
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Le varan malais, de son nom savant varanus salvator, est une bête qui ne laisse pas indifférent. Loin, mais très loin des lézards que l’on peut voir en Europe, le varan malais peut atteindre 3 mètres de long pour un poids de 60 kilos…
Ce mastodonte, qui avoisine plus généralement les 2 mètres, vit la plupart du temps dans l’eau. Il y passe ses nuits. Il niche donc toujours au bord des rivières, des lacs ou dans les marécages, il est donc parfaitement à son aise en Thaïlande et plus encore en saison des pluies. Cette période est pour lui le moment de la reproduction, saison des amours sauriens où les femelles varans pondent – oui, le varan est ovipare – quelques œufs, une trentaine, à l’abri des prédateurs. En effet, les amateurs de petits varans sont nombreux à commencer par ces congénères. La vie de varan est parfois compliquée, car au-delà des prédateurs naturels, se rajoute évidement le plus stupide de tous, l’homme.
Même s’il est protégé en Thaïlande, le varan est chassé par quelques braconniers thaïlandais qui le vendent sur le marché chinois… Il finira séché sur des bâtons, puis en poudre ou en lamelle pour des infusions ou des plats d’un autre âge. Certains seront gardés en captivité et d’autres empaillés tels des talismans qui portent chance et surtout pas sens critique…
Le varan malais est pourtant inoffensif, il aime surtout se sustenter de poissons, d’insectes, de petits oiseaux, d’œufs, de quelques herbes et de charognes. Il a donc un menu varié et est peu difficile. On lui attribue beaucoup d’histoires concernant des attaques envers l’homme mais de fait il n’en est rien. Ces histoires sont souvent dues à la confusion entre le varan malais et le varan de Komodo. Cousin proche, le varan de Komodo est lui plus gros, plus agressif et beaucoup plus dangereux pour l’homme. Tous deux ont une mâchoire solide, mais celle du Komodo est agrémentée d’une salive bourrée de bactéries et d’autres petits trucs qui infecte toute personne mordue.
Cet amalgame courant entre les deux espèces, peut être illustré par une histoire rapportée par le Bangkok Post. Lors de la première visite de Barack Obama à Bangkok, le service de sécurité thaïlandais a été tout d’un coup alerté par des coups de feu provenant du jardin de l’hôtel où résidait le chef de l’état. En fait, il s’agissait, du service de sécurité américain qui avait vu débarquer nonchalamment un varan. Voyant dans ce gros lézard une substantielle menace, tel un godzilla des marais, les cowboys ont fait feu sur le varan qui était venu, comme à son habitude, se mettre à l’ombre.