Je reviens d’un road trip où j’ai traversé l’Angleterre puis l’Écosse pour aller dans une île perdue des Outer Hebrides, l’île de Barra. Je n’étais pas retourné au Royaume-Uni depuis trois ans. J’aimais particulièrement ce pays pour « l’atmosphère » qui y régnait : une sorte de douceur de vivre qui se retrouvait partout, et surtout sur les routes, dans la façon de conduire, donc de se conduire, car la conduite automobile « responsable », c’est avant tout le respect de l’autre, le « laisser passer » avec ce petit geste de la main si caractéristique et qui n’est surtout pas « un doigt d’honneur ».
En Écosse, ça va encore, c’est comme avant. Mais en Angleterre…
Quatre accidents très graves entre Portsmouth et Glasgow sur les motorways, de vilains accidents avec des poids lourds pulvérisés et des bagnoles en mille morceaux. Il est vrai que les autoroutes anglaises n’ont rien à voir avec les nôtres ! Et dire qu’on se plaint de l’état des routes en France…
Je faisais part de cet étonnement à une amie anglaise retournée dans son pays après avoir vécu en France. Elle me disait que le pays s’était effectivement « tendu », que les rapports entre individus, voisins, collègues de travail n’étaient plus les mêmes et que c’était, à son avis, dû largement à l’échec du communautarisme.
Avant, chacun restait « dans son coin ». Les communautés du Commonwealth (ce qui signifie littéralement la richesse commune) ne posaient aucun problème.
Maintenant, depuis la montée en puissance de l’islam, c’est l’invasion, les attentats, l’insécurité, la peur. Alors, il ne faut pas s’étonner si les rapports sociaux deviennent difficiles… Il y a donc une mutation de la société anglaise.
Attendant mon bateau à Portsmouth, j’ai garé la voiture dans un parking public et observé les « gens qui passent » en rentrant du front de mer. Les « filles » sont soit obèses (la bouffe américaine) soit filiformes ; quant aux garçons, la plupart de ceux « pas originaires du pays » font, à l’évidence, de la gonflette pour paraître puissants et purs et « vous passent sous le nez » avec arrogance.
L’Angleterre a toujours été en avance et toujours préfiguré les profonds changements sociaux. Là, il ne s’agit plus des Beatles ou des punks… C’est autrement inquiétant.
Patrick Robert -Boulevard Voltaire