Le nombre considérable des unions polygames montre que les mariages islamiques, conclus en secret par des imams, sont monnaie courante en Europe. Dans la plupart des pays européens, les imams ne sont pas obligés de rendre compte des unions polygames aux autorités.
Daham Al Hasan a fui la Syrie pour le Danemark, laissant derrière lui trois femmes et 20 enfants. En vertu des règles danoises de regroupement familial, une de ses femmes et huit enfants ont été autorisés à le rejoindre. Mais Al Hasan réclame qu’il en soit de même pour tous ses enfants et toutes ses femmes. Ses avocats pensent que les femmes se débrouilleront pour rejoindre leurs enfants au Danemark. L’affaire a provoqué une onde de choc non seulement en raison du cout induit pour les finances publiques danoises mais aussi parce que Al Hassan affirme qu’il est trop malade pour travailler ou même apprendre le danois. « Je n’ai pas seulement des problèmes mentaux, mais aussi des problèmes physiques … » Il a admis que sa « maladie mentale » est due au fait que les enfants qu’il a volontairement abandonnés, lui manquaient.
Même si théoriquement les femmes peuvent aller à la police ou porter plainte, elles courent le risque d’être battues ou répudiées. Les refuges pour femmes sont « remplis de femmes musulmanes ».
Il y a quelques années, le Parti du Centre de Suède, l’un des quatre partis de la coalition de centre-droit au pouvoir à l’époque, a proposé de légaliser la polygamie. L’indignation a été générale et la proposition a été abandonnée. Mais Jeunesse du Centre, le mouvement de jeunesse du Parti du Centre, ne semble pas avoir renoncé : « Nous pensons qu’il est important qu’une personne soit libre de décider du nombre de partenaires avec lesquelles il ou elle entend se marier, » a déclaré Hanna Wagenius, chef de Jeunesse du Centre. Elle a prédit que la polygamie deviendrait légale dans dix ans, quand sa génération entrerait au parlement et en prendrait le contrôle.
La Suède n’est pas un cas isolé en Scandinavie.(…) Aussi tirées par les cheveux soient-elles, ces propositions sont significatives des basculements qui se produisent en Occident sur des questions éthiques fondamentales comme l’égalité entre les sexes et la volonté de s’accommoder de la charia islamique. Elles sont aussi la preuve d’un aveuglement volontaire persistant sur les effets néfastes de la polygamie, non seulement en termes de coûts pour les finances publiques, mais aussi pour tout ce qui touche à la préservation des droits des femmes et des enfants que ces jeunes politiciens prétendent défendre.
La polygamie musulmane est rarement évoquée dans les médias. Elle se propage pourtant à travers tout le continent européen – Suède, Danemark, Grande Bretagne, France, Pays Bas, sans être détectée par les radars publics. La polygamie étant illégale en Europe, elle n’est pas censée exister, et les statistiques la concernant sont donc inexistantes dans tous les pays de l’Union.
Toutefois, des pays comme le Royaume – Uni , les Pays-Bas , la Suède et la France, reconnaissent les mariages polygames musulmans, si ils ont été contractés à l’ étranger, dans des pays où la polygamie est légale. Près de 20.000 mariages musulmans polygames sont ainsi reconnus en Grande -Bretagne. En France, la polygamie a été officiellement interdite en 1993, mais en 2006 plusieurs estimations faisaient état de 20 000 mariages polygames au moins. En Allemagne, rien qu’à Berlin en 2012, la police a estimé que 30% des migrants arabes étaient mariés à plus d’une femme.
En avril, peu après qu’ait été rendue publique la légalisation, par la Suède, de « centaines » de mariages polygames contractés à l’étranger, le professeur suédois Göran Lind a fait valoir qu’il était temps de « mettre les pieds dans le plat » en matière de polygamie. Le Professeur Lind a déclaré que la polygamie était totalement incompatible avec les principes du droit suédois sur l’égalité de traitement entre les conjoints, l’égalité entre les personnes, et l’interdiction de toute discrimination sur la base de l’appartenance sexuelle, telle qu’elle est instituée par la Convention européenne des droits de l’Homme. A ces dispositions, s’ajoutent les principes de la Convention de l’ONU sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, dont l’article 16, dit précisément que :
« Les Etats parties prennent toutes les mesures nécessaires pour éliminer la discrimination à l’égard des femmes dans toutes les questions découlant du mariage et dans les rapports familiaux et, en particulier, assurer, sur la base de l’égalité de l’homme et de la femme :
a) Le même droit de contracter mariage ;
b) Le même droit de choisir librement son conjoint et de ne contracter mariage que de son libre et plein consentement ; »
Compte tenu du temps que les principaux hommes politiques européens passent à convaincre leur électorat de leur engagement dans la défense des droits de l’Homme, leur acceptation tacite du fait polygame, en tant qu’il est une violation flagrante du droit des femmes tel qu’il est sanctifié par les conventions énumérées ci-dessus, est pour le moins étrange.
Les mariages polygames musulmanes semblent promis à un bel avenir en raison de la crise des migrants.
Dans le documentaire télévisé ” La charia au Danemark”, plusieurs imams enregistrés en caméra cachée ont répondu par l’affirmative et sans la moindre hésitation, à la question de savoir si un homme déjà marié à la possibilité légale de prendre une seconde femme contre le gré de la première. En dépit du fait qu’ils vivent dans un pays où la bigamie et la polygamie sont interdites, prendre une deuxième, une troisième, voire une quatrième épouse, indépendamment de ce que l’Etat ou les autres épouses pensent, semblait parfaitement naturel.
Une étude qualitative réalisée par Tina Magaard sur les femmes musulmanes présentes au Danemark depuis 2009 – étude menée à la demande du ministère danois des affaires sociales -, a fourni un certain nombre de révélations sur la pratique de la polygamie chez les Danois musulmans. Une femme turque a dit aux enquêteurs : “Un nombre croissant de femmes accepte le mariage avec un homme déjà marié. Elles sont unies par un imam, et ainsi, elles sont mieux acceptées. Apparemment, elles n’ont pas d’alternative. Si elles divorçaient et choisissaient de mener une vie indépendante, elles seraient mises à l’index. Beaucoup préfèrent une vie qui leur confère une identité -. Elles ont un sentiment d’appartenance et elles sont acceptées. Il est triste que ce genre de chose existe au Danemark. On ne peut quantifier le phénomène, c’est très difficile à mesurer, mais il est probablement plus élevé qu’on ne le pense ».
Une autre femme, musulmane convertie, a déclaré : « Ça [la polygamie] existe, je l’ai vu de près, il y a même eu une période où le phénomène était devenu une mode. Il y a cinq ou six ans, c’était fou, dans presque chaque couple, l’homme avait une seconde femme. Mais en général, après un an et quelques, il regrettait et divorçait d’avec la première femme. Je pense que dans mon cercle d’amis, il y a au moins douze maris qui ont une autre femme ».
Un documentaire allemand a montré, en 2013, comment les hommes musulmans utilisent la polygamie pour frauder l’aide sociale. Leurs femmes s’inscrivent au Centre pour l’emploi en affirmant qu’elles sont célibataires et qu’elles ignorent tout du père de leurs enfants. Ça marche parce que l’Allemagne, comme d’autres pays européens, n’a aucun moyen de vérifier l’existence d’un mariage islamique. De plus, le droit allemand n’oblige pas les femmes à informer les autorités sur leur état civil.
Dans le film, les journalistes interrogent la porte-parole de l’Agence fédérale pour l’emploi – organisme superviseur des agences locales chargées de verser les prestations sociales – et lui demandent si les services de l’Agence sont au courant des nombreux cas de fraude. La femme répond que les services sont parfaitement conscients de la polygamie et de la fraude qui en découle. Elle énumère même les lieux où elle est monnaie courante : les grandes villes d’Allemagne occidentale telles Berlin, Cologne et Francfort. Le journaliste a ensuite demandé pourquoi rien n’a été fait à ce sujet. « Je crois que ces différences culturelles sont très sensibles, nous sommes un pays très tolérant », a répondu la femme. L’Agence fédérale pour l’emploi n’est-elle pas, peut-être, trop tolérante a demandé le journaliste ? La femme répond qu’en effet, elle se demande comment tout cela finira.
La femme ajoute que la mise en place d’un registre central des mariages islamiques serait très utile et souhaitable, car il deviendrait alors possible d’enquêter sur les nombreux cas de fraude ; mais c’est aux politiciens de l’instituer.
« Comment tout cela finira-t-il ? » Pas bien.