La Rue rouge (titre original : Scarlett Street, 1945), réalisée par Fritz Lang, est un remake du film de Jean Renoir, La Chienne, adapté du roman éponyme de Georges de La Fouchardière.
Chris Cross (Edward G. Robinson) est un petit caissier effacé, marié à une femme acariâtre. Sa seule évasion, c’est de peindre. Des toiles de peintre du dimanche, naïves et sans perspectives (à tous les sens du mot).
Un soir, il vient en aide à Kitty (Joan Bennett) qu’il croit sauver d’une agression. Il ne s’agit en fait que d’une querelle avec son julot, Johnny (Dan Duryea). Tous les deux se disent qu’il pourrait tirer quelques sous du petit caissier vite subjugué par le charme vénéneux de Kitty. Caissier irréprochable depuis 25 ans, Chris se met à piquer dans la caisse…
Comme il a loué un bel appartement pour Kitty, il y installe son atelier. Johnny récupère deux de ses tableaux (réalisés spécialement pour le film par le peintre américain John Decker) et les met en vente pour des clopinettes à Greenwich Village. Ils sont repérés par deux critiques qui remontent jusqu’à Kitty qu’ils pensent être l’auteur des peintures. Poussée par Johnny, qui fleure le bon filon, Kitty va désormais signer les tableaux et les vendre au prix fort. Avec l’aval de Chris, trop heureux d’être reconnu, même si ce n’est pas sous son nom…
Ce qu’il veut, lui ? Epouser Kitty ! Ce qui devient possible quand le premier mari de sa mégère, donné pour mort jusque-là, refait surface. Désormais, libre, Chris court chez Kitty pour lui annoncer la bonne nouvelle. Il la surprend, très affairée dans les bras de Johnny, et comprend qu’on le prend pour un pigeon. Johnny s’étant éclipsé, Chris est pris d’un accès de rage au cours duquel il tue la traîtresse. Mais c’est Johnny, au lourd casier judiciaire, qui est accusé du crime et condamné à mort. Chassé de son emploi, sans le sou, clochardisé, tenaillé par le remords (cinéaste catholique, Fritz Lang ne pouvait laisser le vrai coupable s’en tirer impunément), Chris va sombrer bientôt dans la folie. Un grand classique du film noir.
