“Hier nous avons terminé tard dans la nuit l’examen du projet de loi dit de moralisation dont le titre a d’ailleurs changé au cours des semaines (moralisation, puis confiance, puis moralisation de la vie publique, puis à nouveau confiance) et , une nouvelle fois, la majorité de la République En Marche a sombré en direct. Incompétence des intervenants, absence d’un cap clair.
Les Députés la République En Marche après avoir voté en Commission l’obligation d’un casier judiciaire vierge pour se présenter aux élections, ont supprimé dans l’hémicycle cette disposition fondamentale pour la remplacer par une peine complémentaire d’inéligibilité beaucoup moins systématique et donc beaucoup moins efficace.
Depuis des années, je milite pour cette obligation de casier judiciaire vierge b2 pour se présenter aux élections.
A l’initiative de Philippe Pascot, auteur du remarquable livre « Pilleurs d’Etat », une pétition citoyenne avait rassemblé 160 000 signatures.
Pendant la campagne présidentielle, j’avais fait de cette mesure emblématique le cœur de ma charte d’éthique. Emmanuel Macron, candidat « attrape tout » avait repris ma proposition.
Aujourd’hui, on s’aperçoit que sous le faux prétexte de risque d’inconstitutionnalité, le gouvernement « a sifflé » les Députés En Marche pour leur faire retirer ce qu’ils avaient voté. Contrairement à ce qu’ils vont affirmer, la peine complémentaire d’inéligibilité qui est à la discrétion entière du Juge n’a rien à voir avec l’obligation du casier judiciaire vierge. Elle est systématique, préventive et compréhensible.
Ce recul du gouvernement révèle une fois de plus combien la campagne d’Emmanuel Macron n’était que poudre aux yeux, artifices et mensonges.
Nous allons continuer cette semaine à examiner le fameux projet de loi mais il est facile de comprendre qu’il passe à côté de l’essentiel : – Rien sur le pantouflage des hauts fonctionnaires dans le secteur privé ; – Rien sur le fameux verrou de Bercy qui génère un conflit d’intérêt permanent au cœur de l’Etat : la France reste l’un des rares pays au monde où le Ministre des Finances peut décider ou non de l’engagement de poursuites pénales ; – Rien sur le pluralisme politique et médiatique qui est bafoué et qui décourage nos concitoyens de voter.”