Pour parler de l’islam, il faut être… musulman. Même les athées forcenés n’ont pas le droit à la parole.
Le biologiste et éthologiste britannique Richard Dawkins, un ardent défenseur du rationalisme, résolument anticlérical et athée plus que revendiqué, a été privé d’antenne par la radio de de Berkeley en Californie. Au motif qu’il avait été l’auteur de tweets qualifiés d’offensifs et blessants envers l’islam.
Très exactement, la station devait organiser une discussion dans les locaux de la radio KPFA, le 9 août, et une dédicace de son dernier livre, « Science in the Soul: Selected Writings of a Passionate Rationalist ». Ceux qui avaient réservé ont appris l’annulation et reçu un remboursement, selon le New York Times, avec cet argument : « Nous ne savions pas qu’il avait offensé et blessé – dans ses tweets et autres commentaires sur l’islam, tant de personnes (…) Nous ne soutenons pas le discours abusif (…) Nous nous excusons de ne pas avoir eu une connaissance plus large des opinions de Dawkins beaucoup plus tôt ».
Ainsi, il est interdit d’avoir la moindre opinion sur l’islam (le scientifique parlait de l’islamisme qui plus est) qui soit contraire, finalement, à celle d’un bon musulman.
Et Richard Dawkins de faire cette remarque bienvenue : « Je suis connu comme un critique fréquent du christianisme et je n’ai jamais été boycotté pour cela. Pourquoi est-ce que vous donnez à islam un passe-droit ? Pourquoi est-il bien de critiquer le christianisme, mais pas l’islam? »
C’est vrai qu’il avait quand même dit, il y a un an et demi : « Le christianisme pourrait être notre meilleure défense face aux formes de religions aberrantes qui menacent le monde » – rien que pour cela, il mérite vraiment d’être ostracisé…