Pour Art Basel, à Bâle, la jeune artiste Milo Moiré a voulu reprendre un concept qu’elle avait inventé en mai 2013. Elle avait alors pris le tram entièrement nue, le corps recouvert d’inscriptions qui désignent des vêtements. «Pants» (pantalon) sur les jambes, «jacket» (veste) sur les bras, «shirt» (chemise) sur le dos… C’est ainsi dévêtue qu’elle s’est rendue ce jeudi à la foire de Bâle. Elle a pris le tram et a été accueillie dès son arrivée par des hordes de curieux dégainant leurs smartphones pour immortaliser l’instant.
20 minutes raconte que l’artiste a été accueillie aux caisses par la porte-parole d’Art Basel, Dorothée Dines, qui lui a expliqué qu’elle ne pouvait pas la laisser entrer car son action n’était «pas correcte» envers les autres participants. «Art Basel montre divers artistes, représentés par des galeries. Ces personnes ont dû s’annoncer il y a plusieurs mois avant d’être sélectionnées pour pouvoir participer à la foire. Et ces artistes doivent tous payer une taxe», lui a expliqué Dines.
Une tendance artistique en plein essor
Milo Moiré n’en est pas à sa première performance remarquée. Elle rejoint en cela une tendance artistique en plein essor sur le plan médiatique, lancé par l’artiste sud-africain Steven Cohen et la Luxembourgeoise Deborah de Robertis. L’artiste conceptuelle suisse s’était notamment fait remarquer en avril dernier à Cologne, profitant de l’attention autour de la foire Art Cologne. Elle y avait installé un stand en pleine rue et avait présenté au public sa nouvelle façon de peindre en s’insérant des œufs remplis de colorants dans le vagin. Une performance, PlopEgg#1, qui n’avait pas laissé les riverains indifférents. En juin dernier, la plasticienne luxembourgeoise Deborah de Robertis, elle, posait nue devant L’Origine du monde de Gustave Courbet. Sans oublier la performance de Steven Cohen, qui avait attaché un coq en laisse au bout de son pénis enturbanné sur le parvis du Trocadéro.