En moyenne, les terres agricoles ont reculé de 0,23 % par an sur les trente dernières années.
Les politiques d’urbanisation et le développement des résidences secondaires dans certaines zones sont les principales causes de ce phénomène.
L’équivalent de deux départements français a disparu en trente ans à cause de l’urbanisation, a annoncé mercredi le service des statistiques du ministère de l’Agriculture. La perte représente 3,8 % de la superficie de l’Hexagone, soit “l’équivalent des deux plus grands départements métropolitains réunis (Gironde et Landes)”, explique Agreste dans une note. La surface des espaces naturels, elle, “présente une remarquable stabilité” sur la période. Entre 1981 et 2012, les surfaces agricoles ont reculé de 7 %, perdant quelque 2 millions d’hectares.
“L’évolution à la baisse de la taille des ménages (décohabitation, vieillissement, divorces…), les politiques d’urbanisation (habitat individuel ou collectif, type d’infrastructures) mais aussi le développement des résidences secondaires dans certaines zones” sont pour Agreste les principales causes de ce phénomène. Toutefois, les situations sont très contrastées, avec “des pertes plus importantes dans les régions du Sud-Est” et une artificialisation moins marquée “dans les régions à faible densité de population”.
52 000 hectares perdus en 2 ans
En moyenne, les terres agricoles ont reculé de 0,23 % par an sur les trente dernières années, avec une accélération dans les années 90 (-0,26 % par an en moyenne). Depuis le début du XXIe siècle, le rythme est retombé à – 0,22 % par an, avec un pic entre 2006 et 2008. Depuis, “les pertes de terres agricoles retrouvent un niveau plus proche de la tendance historique”. La France a perdu 52 000 hectares de terres agricoles entre 2008 et 2010, et 42 000 entre 2010 et 2012. “L’arrivée à l’âge de la retraite des premières générations nombreuses du baby-boom, conjuguée aux dispositions de la loi Fillon de 2003 permettant d’anticiper les départs en retraite, pourrait en partie expliquer le pic des pertes de terres agricoles de 2006-2008”, selon le service statistique.
Les espaces naturels, les sols boisés, landes ou sols nus naturels sont, eux, restés stables sur les trente dernières années, car “globalement” les espaces naturels qui s’artificialisent sont “compensés par des espaces agricoles qui se naturalisent“, explique encore Agreste. Au final en 2012, les terres agricoles couvraient 51 % du territoire métropolitain, les espaces naturels 40 % et les espaces artificialisés (sols bâtis, routes, espaces verts, etc.) 9 %.