En Suède, une étude de 2015 a recensé, parmi la population, jusqu’à 38.000 personnes de sexe féminin qui pourraient avoir subi des mutilations génitales. Miracle de la diversité, merveille du multiculturalisme, chance pour la Suède : on ne saurait trop s’extasier devant tant d’apport dû à ce qu’il faut bien appeler un retour aux sources de l’humain décomplexé.
La manie du sigle étant en plein essor, cette pratique venue du fond des âges a été intitulée sobrement MGF. Afin d’atténuer la violence de cette horrible coutume en vigueur chez des peuplades dont ils bénissent la venue, les propagandistes du « vivre ensemble » ont eu recours au camouflage nominal. Le mot « excision » devient, dans un premier temps, « mutilation génitale », terme clinique un tantinet aseptisé, puis se termine complètement dissimulé derrière le rideau du sigle « MGF » (mutilation génitale féminine). Stratégie qui n’est pas sans rappeler la fameuse trilogie : IVG, GPA, PMA.
Cette même étude constate que les victimes sont nées notamment en Somalie, Érythrée, Éthiopie, Égypte et Gambie. Jusque-là, rien de nouveau. L’extraordinaire nous vient de l’agence Reuters, qui rapporte l’idée lumineuse de la chargée de la lutte contre les violences d’honneur (?) de Göteborg, pour enrayer le phénomène de ces MGF.
Cette chargée de l’honneur d’on ne sait pas trop quoi conseille aux petites filles qui craignent d’être emmenées à l’étranger pour subir une mutilation génitale ou un mariage forcé de glisser une petite cuillère dans leurs sous-vêtements afin de faire sonner les portiques d’aéroports et, ainsi, être recueillies par le personnel… Le concours Lépine la réclame.
Plutôt que s’attaquer au problème de manière frontale, empêtré dans ses contradictions, horrifié par la réalité, le « vivrensembliste » panique. Dans ce cas, il préconise la solution individuelle abracadabrante. Les bouts de ficelle, le bricolage. Que les victimes potentielles se débrouillent avec les moyens du bord. Et bonne chance !
Dans l’éventualité d’une popularisation de la technique, il va sans dire que les familles concernées s’empresseraient d’inspecter soigneusement les dessous de leurs progénitures avant tout départ à l’étranger. Après examen de l’invention, les organisateurs du concours Lépine remballent le bulletin d’inscription. Éliminée d’office.
Mais cette responsable suédoise ne doit pas se décourager face aux possibles moqueries que sa trouvaille pourrait susciter. Afin d’éviter de se ridiculiser à l’énoncé de sa prochaine idée, nous lui conseillons de glisser discrètement un cerveau sous son chapeau. Et hop !
Jany Leroy – Boulevard Voltaire