Ivre de sa propre pompe, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a commis dans “Le Parisien” ce dimanche 27 mai une tribune aux accents hugoliens pour assumer la fin de “l’aumône républicaine d’un Etat-providence”.
Plus c’est grandiloquent, plus ça passe, semble avoir pensé Benjamin Griveaux. Le porte-parole du gouvernement s’est donc fendu d’une tribune adéquate publiée dans Le Parisien ce dimanche 27 mai, qu’il a résumée dans un tweet composé avec des pouces trempés dans une verve hugolienne : “Dans le pays des droits de l’Homme, nous remettons au cœur de notre combat les droits de l’homme pauvre. Cet homme pauvre, sans doute, n’a pas voté aux dernières élections. Mais c’est pour lui que nous nous battons”. On notera au passage la formulation “l’homme pauvre”, directement inspirée d’un champ lexical paternaliste et essentialisant très… Ancien monde.
Confucius à la rescousse
Mais à quel “combat” pour “les droits de l’homme pauvre” le crieur de la Macronie fait-il référence ? Une politique sociale qui aurait échappé à ses opposants de la France insoumise ? Des annonces en faveur des plus démunis que n’auraient pas entendues les manifestants de la “marée populaire” ce samedi ? Tout le contraire, en réalité. Dans sa tribune, Benjamin Griveaux assume la remise en cause du modèle social en convoquant… Confucius : “‘Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson’. Il y a 2500 ans déjà, Confucius mettait en lumière ce qui est aujourd’hui la principale raison de la faillite de notre modèle social, faillite à laquelle tous les gouvernements ont contribué depuis plus de 20 ans : aider à survivre plutôt que permettre de vivre”.(…)
Grisé, Griveaux lance alors une adresse à ceux qui n’auraient pas compris qu’Emmanuel Macron n’est non seulement pas le président des riches, mais qu’il est en fait celui de “l’homme pauvre”, donc : “A ceux qui, chaque jour, interpellent le gouvernement sur sa jambe sociale et qui voudraient que nous traitions par une dépense publique pavlovienne les symptômes d’un profond malaise social, je veux dire que nous attaquons les inégalités à la racine. Que nous ne jouons pas la prochaine élection, mais la prochaine génération”. Rien que ça.(…)