Les données générées par l’utilisation des téléphones mobiles et de Twitter permettraient d’établir une estimation très précise de la taille d’une foule, selon une étude publiée mercredi dans le journal Royal Society Open Science .
Les polémiques en France sur le nombre de manifestants ne manquent pas, les estimations transmises par la police et les organisateurs pouvant aller du simple au double, voire au-delà.
Pour les chercheurs Federico Botta, Helen Susannah Moat et Tobias Preis, de la Warwick Business School (Royaume-Uni), il existe une corrélation entre le nombre de personnes présentes dans une zone restreinte et l’activité enregistrée par les fournisseurs de téléphonie mobile et le réseau social Twitter .
A l’occasion de dix matchs de football au stade de San Siro de Milan (Italie), les chercheurs ont comparé, d’un côté, les données générées par les mobiles et les tweets et de l’autre le nombre de supporters.
A l’aide de graphiques retranscrivant les trois variantes (téléphones, Twitter, nombre de spectateurs), ils ont mis en évidence une relation linéaire entre les trois données qui varient simultanément et dans les mêmes proportions.
Les chercheurs ont vérifié leurs calculs à l’aéroport de Linate à Milan.
En relevant l’activité de la téléphonie mobile et du réseau social, ils arrivent à retrouver le nombre de voyageurs estimé, heure par heure, et ce, sur plusieurs jours.
« Les résultats fournissent la preuve que des estimations précises du nombre de personnes dans un lieu donné et à un moment donné peuvent être fournis à partir des données des téléphone mobiles et de Twitter, sans obliger les utilisateurs à installer des applications particulières sur leurs smartphones », précise l’étude.
Outre mettre fin aux sempiternelles polémiques de chiffres qui suivent les manifestations, le fait de pouvoir rapidement et précisément évaluer la taille d’un regroupement de personnes pourrait aider à gérer les mouvements de foule et organiser des évacuations d’urgence.