Une liste de jeunes aux prénoms choisis pour leur connotation marquée afin de modifier l’opinion que l’on a du document l’illustrant, n’est-ce pas scandaleux ? Cette liste ne vient pas de la mairie de Béziers, mais de l’actuel… ministère de l’Emploi pour défendre la « garantie jeunes » !
C’est curieux : alors que les partisans du « pitre ensemble » se sont étranglés à cause de leurs cris d’orfraie lorsque Robert Ménard a eu, non le malheur, mais le courage d’évoquer une liste de prénoms ayant une certaine consonance, aucun de ces offusqués n’a dénoncé la liste publiée dans un document – « Rappels sur les principes de la garantie jeunes » – édité par les services de M. François Rebsamen, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, pour annoncer son extension à 70 % du territoire fin 2015.
Le choix des prénoms de cette… « fiche » s’explique peut-être par le fait que des messages circulant sur le Net qualifient cette « garantie jeunes » de « prime glandouille », arguant – faussement, bien entendu – qu’elle est souvent versée à une certaine catégorie de « jeunes ». Des esprits malveillants abusés par ce document pouvant faire penser parfois à une « prime » à la paresse : « une aide financière mensuelle (équivalente au RSA) permettant au jeune de gagner en autonomie ». Une mesure s’adressant « prioritairement aux jeunes sans diplôme et vivant dans des territoires où le taux de chômage des moins de 25 ans est supérieur à 25 % ». Le coût « correspond au versement de l’allocation mensuelle pendant 1 an, ainsi que des crédits d’accompagnement versés aux missions locales à hauteur de 1.600 euros par jeune ». C’est « un investissement conséquent au service des jeunes les plus en difficulté ». Pour 2015, « coût de la mesure de 164,2 millions d’euros, financés à hauteur de 31,4 millions d’euros par le programme IEJ (Initiative pour l’emploi des jeunes) »…
Est-ce donc pour faire taire ces critiques (du genre : « Une prime concoctée, c’est sûr, pour les “jeunes” glandeurs de banlieue ») que le ministre a fait publier une liste de jeunes témoins favorables à cette mesure ne comportant que des noms à consonance… disons, occidentale ? Aucun à consonance… disons, autre !
Marine et Doriane (tous deux de Brest dont le maire est… PS), Jonathan et Julie (de Limoux, maire lui aussi PS), Marina (de Montluçon, maire UMP) et Alberto (d’Évreux, maire UMP). Égalité ? 4 maires PS, 2 UMP, et les autres ? Parité ? 4 filles, 2 garçons…
Mais ni Yasmina, ni Mohamed ! Ne nous dites pas que cette omission est volontaire de la part du ministre simplement pour faire oublier d’autres destinataires d’une telle mesure ? Ou alors, il s’agirait de discrimination envers une minorité…
« Le Premier ministre, se réjouit par ailleurs le document ministériel, a annoncé […] un objectif ambitieux de 50.000 jeunes entrés en garantie jeunes en 2015, et de 100.000 en 2017. » Parmi ces 100.000 bénéficiaires, quels seront les plus nombreux ? Les Julie et les Alberto ? Ou… les autres ?