Après 11 ans passés au Royaume Uni, l’ex-boureau du régime actuel Phillipp Machemedze ne sera pas renvoyé au Zimbawe avec sa femme. C’est le verdict rendu par le tribunal de Newport, au sud du Pays de Galles.
Le juge Justice David Archer a reconnu que M. Machemedze a a été impliqué dans “des actes barbares d’une extrême cruauté”, certains étant “trop horribles pour être décrits”. Ironie de l’affaire, c’est le Human Rights Act qui est invoqué pour permettre à M. Machemedze de rester sur le sol britannique. Selon The Sun, “quels que soient les actes qu’il a commis, il ne peut être expulsé au risque de connaître la torture et une exécution sans jugement“.
Autre texte protégeant l’ex-bourreau des opposants au régime de Mugabe, la Convention Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), et plus précisément ses articles 2 et 3 invoqués par le juge de l’Immigration Robert Martin pour justifier sa décision.
Autre détail croustillant : M. Machemedze est un clandestin, arrivé au Royaume Uni avec un visa temporaire de 6 mois. Il reçoit depuis un traitement contre le SIDA aux frais du contribuable britannique. Arrivé en 2000-2001, sa femme et lui ont laissé au pays 3 enfants qui n’ont jamais eu à souffrir du régime en place.
Parmi les victimes torturées personnellement par M. Machemedze, qui dirigeait l’Organisation centrale de renseignement, on trouve des opposants au régime de Mugabe charcutés au visage, des fermiers blancs électrocutés ou des femmes lacérées.
Le think-tank MigrationWatch voit dans la décision de justice une utilisation abusive de la législation des droits de l’homme. Un porte-parole du Home Office (Ministère de l’Intérieur au Royaume-Uni) a déclaré que le gouvernement ferait appel de la décision.