Ecrite dans la première partie du VIe siècle, la règle édictée par saint Benoît de Nurcie régit toujours la vie quotidienne des communautés bénédictines traditionnelles, près de 1500 ans plus tard. Solesmes, Fontgombault, Le Barroux, Kergonan, Saint-Wandrille, Flavigny, voilà des asiles de silence et de paix qui doivent être familiers à de nombreux lecteurs. Mais si l’on vient puiser à l’intérieur des cloîtres les ressources spirituelles pour affronter le monde, la vie de saint Benoît et sa règle peuvent nous éclairer toute l’année.
C’est ce que propose d’approfondir sœur Marie-Madeleine Caseau dans son commentaire de la règle intitulé Qui que tu sois… qui vient de paraître aux éditions Saint-Léger. Ayant eu la charge de l’oblature de sa communauté pendant de nombreuses années, cette religieuse bénédictine connaît bien les difficultés que rencontrent les simples fidèles pour placer leur vie en harmonie avec l’idéal chrétien. Condition première pour que soit rendue possible la marche vers la sainteté : le silence. Saint Benoît ne s’y était pas trompé en faisant débuter sa règle par ces mots : « Ecoute, mon fils, les préceptes du Maître et prête l’oreille de ton cœur. » Sœur Caseau insiste : « C’est maintenant l’heure de faire silence, (…) il est urgent de nous arrêter. » Dans des pages simples, que l’on sent puisées dans la prière et une profonde connaissance des âmes, l’auteur déroule un commentaire accessible à tous à partir de la règle, que l’on parcourt intégralement.
Pour les plus jeunes, une Histoire des bénédictins vient de paraître en bande dessinée aux éditions Artège. Le père Augustin, de l’abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire, explique l’histoire de son ordre à un groupe d’adolescents venus effectuer une courte retraite. La matière est immense, et il était périlleux de la rassembler en un seul tome. Le lecteur attentif restera donc surpris des brusques sauts chronologiques et du traitement peut-être trop rapide de nombreux points, du développement de l’ordre à la règle elle-même. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une introduction réussie à la vie de ces moines à l’attention des enfants ou jeunes adolescents. En attendant la belle journée monastique, irremplaçable découverte de l’idéal bénédictin, qu’ils effectueront avec leur père ou grand-père. « Ecoute, mon fils, les préceptes du Maître et prête l’oreille de ton cœur… »
Qui que tu sois… par Sœur Marie-Madeleine Caseau, éditions Saint-Léger.
L’Histoire des Bénédictins par Laurent Bidot, éditions Artège.
Comment évoquer la beauté de la spiritualité bénédictine dans les colonnes de Présent sans rappeler la richesse des écrits de Dom Gérard, fondateur et défunt père abbé de l’abbaye Sainte-Madeleine du Barroux ? Les éditions Sainte-Madeleine ont rassemblé ses textes majeurs dans une série intitulée Benedictus. Tomes I et II : Ecrits spirituels, tome III : Lettres aux Oblats. Venant d’un saint moine profondément enraciné et soucieux de soutenir les nombreux combats de ses frères dans le monde, ces mots frappent directement l’esprit et le cœur. D’utiles munitions pour nous tenir loin de toute vaine agitation et de l’embourgeoisement qui guette tout chrétien « installé ». A commander sur le site de l’abbaye : http://www.barroux.org ou chez nos libraires amis.
Jean Madiran et Dom Gérard au Barroux.
Pierre Saint Servan – Présent
