La polémique nest pas toujours bonne conseillère. Mais son piment nest pas inutile pour donner quelque saveur à ces plats fort peu ragoûtants que lon confectionne trop souvent dans les insipides arrière-cuisines universitaires. Elle est même parfois fort utile quand elle semploie à redynamiser un débat intellectuel languissant ou par trop conformiste. Débat et non critique ad hominem, ainsi que le réclamait Karl Marx lorsquil voulait invalider un de ses ennemis. Et il est fréquent dans la décadence contemporaine que certains continuent dune manière adolescente à se poser en sopposant. Doù les médisances, les calomnies, les à-peu-près, en bref l’agressivité de plus en plus répandue dans ces garderies d’enfants que sont devenues nos pauvres universités.
Un essai corrosif et stimulant de Michel Maffesoli contre la bien-pensance intellectuelle et les lieux-communs de notre époque qui nous plombent dans un fatras idéologique, mélange indigeste d’individualisme, de rationalisme et d’inévitable utilitarisme. «Jai souvent indiqué que la postmodernité, en son moment naissant, sexprimait pour le meilleur et pour le pire. Le pire, ce sont les parodies et autres billevesées que lon trouve, à loisir, chez les plagiaires, les scientistes mimant l’authentique science et les militants confondant le savant et le politique. Chacun deux rationalisant en d’ennuyeuses parénèses ou de pédantes exhortations ce ludique quest, on ne peut plus, le monde de la postmodernité ». « Le meilleur, c’est qu’au-delà ou en deçà de ces amusements d’enfants attardés, on voit resurgir ce que j’appellerais la force invisible de l’imaginaire. Elle est en train de nettoyer le cloaque des lieux communs et autres conformismes quils soient scientistes ou politistes. »