Pour la première fois, une quinzaine de françaises parties en Syrie et en Irak ont accepté de se confier dans un livre enquête aussi fort que dur. Aux auteurs, elles ont raconté les raisons de leur départ, leur choix de revenir, leurs peurs pour leurs enfants, pour leur mari aussi.
C’est une odeur. Celle du sang, qu’elles ont sentie et parfois contribué à répandre, en France comme ailleurs. Celle du musc, qu’elles assurent transpirer des tempes de leurs compagnons, combattants morts en martyrs pour le califat dont elles vénèrent le souvenir. C’est une quête, celles des Françaises parties en Syrie et en Irak pour vivre leur rêve d’État islamique, dont beaucoup, après avoir apprécié les premiers mois sur les territoires de Daesh, n’ont ensuite connu que les affres.
C’est un paradis jamais trouvé, et le désenchantement de celles qui ont choisi de rentrer pour renouer avec un autre mode de vie : le nôtre. Pour la première fois, de nombreuses mères et filles, revenues ici ou encore là-bas, ont accepté de se confier. Aux auteurs, elles ont raconté les raisons de leur engagement dans le djihadisme, leur vie quotidienne, leur endoctrinement, la mort partout, la peur tout le temps, puis leur choix de rentrer (ou non) en France. Des femmes qui ont participé au pire, connu l’horreur, mais aussi brisé leurs parents, emmené leurs enfants voire donné naissance sur ces terres de guerre.
Grands reporters, désireuses de comprendre pour éviter que de nouveaux départs de ce type surviennent un jour, Édith Bouvier et Céline Martelet les ont toutes entendues, ainsi que des policiers, des éducateurs, des avocats, des juges, des parents et tous ceux qui croisent leur chemin. Autant de récits terribles, qui font de cette enquête inédite un livre qui bouleverse et inquiète.