Le Médecin de campagne

C’est le jour où bascule la vie de Jean-Pierre, médecin de campagne en Normandie, que s’ouvre le film : de soignant, il devient malade. Ou, plus exactement, à sa vie de médecin va s’ajouter, en parallèle, sa vie de malade, car il n’accepte pas de renoncer à son métier et accueille très fraîchement la jeune acolyte que lui envoie son collègue pour l’aider. Il est persuadé que, venant d’un grand hôpital, Nathalie ne saura s’adapter à la vie d’un généraliste à la campagne. Les circonstances permettront-elles à Jean-Pierre de passer de la méfiance à la confiance ?

Un docteur de village n’a aucune spécialité : à la fois urgentiste et médecin de famille, il connaît les « anciens » et leur hantise de quitter leur maison et joue souvent le rôle d’un psychologue, car l’écoute de ses patients est essentielle et pour eux, et pour lui, afin de faciliter son diagnostic. A cela s’ajoutent les kilomètres à parcourir chaque jour et, en filigrane, la menace qui pèse sur l’avenir de ces petites communautés, guettées par la désertification des campagnes.

Jean-Pierre sent parfois le poids de son métier : il se voit réparant de son mieux les ravages d’une nature qui peut être belle, certes, mais qui se montre souvent cruelle. « Pour les croyants, c’est peut-être autre chose », constate-t-il.

Une histoire de médecins et de malades, sur un fond de campagne menacée : un film désolant ? Loin de là ! Thomas Lilti, s’appuyant sur la justesse du jeu de François Cluzet et Marianne Denicourt, ses deux acteurs principaux, offre au contraire un film revigorant dont on souhaite qu’il suscite des vocations.

Anne Le Pape – Présent

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