Bertrand Cantat : retour du tueur de dame à La Rochelle

Quinze ans après le meurtre « accidentel », à coups de poing et à bras raccourcis, de sa compagne, Marie Trintignant, à Vilnius (Lituanie), et huit ans après le suicide de son ex-femme Kristina Rady, retrouvée pendue, Bertrand Cantat, ex-leader du groupe Noir Désir condamné pour homicide involontaire, est de retour en solo sur la scène de La Sirène, ce jeudi 1er mars, à La Rochelle. Sans susciter de réelles protestations. Et ceci dans le cadre d’une grande tournée. Il faut dire qu’en octobre dernier, il s’est racheté à bon compte une très belle virginité en soutenant, via son nouvel album, la cause des « migrants ». Le grand résistant à la lepénisation universelle est donc redevenu parfaitement fréquentable. Plus que cela, tout le monde le réclame, pour la bonne cause.

Il y a quelques mois encore, le magazine Les Inrockuptibles avait provoqué un tollé pour avoir consacré sa une à ce cogneur et tueur de dames, à l’occasion de la sortie de son nouvel album, une qui avait d’ailleurs provoqué l’indignation de la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. Celle-ci avait manifesté son dégoût : « Au nom de quoi nous devons supporter la promo de celui qui a assassiné Marie Trintignant à coups de poing. Ne rien laisser passer ». Son retour sur scène ne semble désormais choquer personne. Pas une chienne de garde qui montre les crocs. Pas un commentaire sur un quelconque #balance ton porc ou #balance ton chanteur misogyne cogneur de femmes. Rien. Tout est oublié. Tout est pardonné.

Pourtant, un nouveau scandale est venu s’ajouter il y a quelques jours à ce palmarès, qui comptait donc le meurtre de Marie Trintignant, qu’il avait laissé agoniser sans même appeler à l’aide, mais aussi le témoignage d’un ancien membre de Noir Désir affirmant qu’il avait déjà tenté d’étrangler sa petite amie en 1989 et aussi qu’il battait son ex-femme Kristina Rady, celle qui a fini par se suicider. Cette nouvelle affaire date du jeudi 15 février. Ce jour-là, une femme de 45 ans s’est présentée dans un commissariat parisien pour déposer une main courante contre les agissements du chanteur, héros de la lutte antifasciste. Expliquant avoir fait connaissance de Bertrand Cantat il y a quelques mois dans son milieu professionnel, elle a décrit son comportement spécialement peu courtois et peu tendre (c’est un euphémisme !) envers les femmes fréquentées. Cantat a décidément l’amour vache.

« Comportement menaçant et violent »

Précisant que son intention « n’est pas de nuire à Bertrand Cantat », elle a expliqué qu’« il se fait passer pour un ami, mais en réalité il a un comportement menaçant et violent psychologiquement. Je compte m’éloigner, mais j’ai peur des représailles personnelles d’ordre physique ou professionnel, diffamation et harcèlement. Il avait proposé que l’on se rencontre, mais j’ai refusé. (…) En me rendant au commissariat, mon intention est bien de me protéger ».

Rappelons que Bertrand Cantat, condamné en 2004 à huit ans de prison par la justice lituanienne pour avoir causé la mort de l’actrice Marie Trintignant, a effectué la moitié de sa peine à la prison de Seysses (Haute-Garonne), avant d’être libéré pour… « comportement exemplaire ».

Sa tournée, et en particulier ses passages à La Rochelle, Strasbourg, Dijon, Nancy, Lille, Paris etc., lui donneront sans doute d’autres occasions de mettre en valeur son comportement exemplaire. Cantat, une musique qui cogne !

Pierre Malpouge – Présent

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