Force est de constater que les anglicismes envahissent de plus en plus notre quotidien. Par commodité tout d’abord, et parce qu’on a l’impression qu’ils apportent une précision indispensable à nos propos. Dans son livre 100 anglicismes à ne plus jamais utiliser!, Jean Maillet incite le lecteur à se débarrasser de ces facilités de langage, et propose des solutions dans la langue de Molière. L’auteur est persuadé que l’emprunt de mots anglais est nécessaire quand la correspondance n’existe pas, mais il reste un fervent défenseur de la richesse du français. Pour lui, la plupart des anglicismes employés pourraient facilement être proscrits. Voici dix exemples des plus convaincants.
● Backstage
Rien de tel que commencer par les coulisses pour dénicher les premiers anglicismes. On peut tout aussi bien observer et raconter ce qui se passe derrière le rideau sans reprendre un terme anglo-saxon.
● Bankable
On a oublié ou l’on n’a jamais su que «bancable existe en français depuis 1877! Il reprend le sens anglophone en l’élargissant à ce qui est «facilement négociable ou ce qui peut être escompté». Afin d’éviter toute confusion orthographique, laissons tomber cet adjectif pour utiliser le mot «rentable».
● Bashing
Si vous souhaitez calomnier, décrier, dénigrer, déprécier, diffamer, discréditer, lyncher, médire, rabaisser, rudoyer, vilipender ou ternir la réputation d’une connaissance, passez directement à l’acte, l’effet sera immédiat.
● Burn-out
Ce symptôme débarquant directement des États-Unis, la logique permet à ce terme d’être rapidement repris en France. Mais le surmenage ou «syndrome d’épuisement professionnel» pourrait-il venir de tous ces anglicismes que nous employons au bureau?
● Check
Au lieu d’utiliser sans arrêt ce mot, nous ferions mieux de vérifier et de contrôler nos paroles et nos actes. Sans quoi nous pourrions courir à l’échec, racine étymologique de ce mot anglais.
● Deadline
«La ligne de la mort» représente pendant la guerre de Sécession dans les camps de prisonniers la barrière à ne pas franchir sous peine d’être abattu. Reprise en 1913 dans les rédactions américaines, elle indique le délai à respecter impérativement pour les journalistes.
● Flyer
Issu du verbe «voler», le flyer a toutes les caractéristiques pour disparaître prestement. Alors pour que les prospectus et autres tracts ne s’envolent plus à tout vent, mieux vaut laisser tomber le terme anglais au profit du français.
● Name dropping
Cet anglicisme est l’un des plus snob du répertoire. Il ne sert en effet qu’à susciter l’intérêt et se faire remarquer de ses interlocuteurs en citant nonchalamment un nom connu de tous. Mieux vaut tenter un autre stratagème pour réussir son coup.
● Pitch
Quand on sait que ce terme recouvre dix-sept sens différents dans l’Oxford English Dictionnary sans reprendre la signification qu’on lui donne, il vaut mieux se ressaisir et raconter l’intrigue du roman ou du film que l’on souhaite évoquer.
● Stand-by
Pour finir en beauté et ne pas rester dans l’expectative, reléguez cette expression qui signifie littéralement «se tenir à côté».
● 100 anglicismes à ne plus jamais utiliser! de Jean Maillet, éditions du Figaro littéraire. 9,90€.