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Dans une tribune publiée par le journal Le Monde, en date du 31 janvier 2016, le journaliste et écrivain algérien Kamel Daoud a analysé ce qui s’est passé à Cologne (agression et viol des femmes allemandes par des groupes d’hommes originaires du monde arabo-musulman) durant la nuit de la Sainte-Sylvestre (31 décembre 2015). Dans cet article, Kamel Daoud porte un regard critique sur la sexualité qui est réprimée en terre d’islam et qui produit de la frustration. Il a tenté d’expliquer ce qui s’est passé durant cette nuit, en tenant compte de la culture musulmane des agresseurs.

Kamel Daoud a abordé ce phénomène des agressions contre les femmes qui est récurent dans la culture musulmane, pour briser l’omerta qui l’entoure. Il a dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas.

Il a posé un diagnostic sans concession sur la sexualité qui reste un tabou dans la société islamique. En tant que musulman laïc, il sait de quoi il parle. Car, jusqu’à preuve du contraire, il ne vient pas d’une autre planète, il vit en terre d’islam où il a constaté de visu ce qu’il a écrit et, n’en déplaise aux ayatollahs de la pensée dominante parisienne, qui se sont érigés en gardiens de la morale universelle dans ce bas-monde, il n’a fait que mettre sur la table le problème posé par l’islam qui n’arrive pas à s’adapter au monde moderne, et notamment en Occident où il tient à s’incruster par la ruse et la taqyah.

Kamel Daoud, en fin connaisseur de la société dans laquelle il vit, maitrise parfaitement le sujet qu’il a traité dans cette tribune. Il ne s’est pas réveillé un matin, a commencé à divaguer. Il ne fait que rappeler quelques vérités du monde musulman et de son problème récurrent qu’il n’arrive pas à régler vis-à-vis de la femme et qu’une certaine bien-pensance occidentale refuse de reconnaître et surtout n’admet pas qu’un écrivain de talent venant du sud de la Méditerranée puisse en parler sans gêne. Pour elle, il a dépassé les bornes, et par conséquent, elle l’a sommé de se taire, car elle le juge inapte intellectuellement à aborder ces questions sociétales (relation homme-femme, mixité, égalité des sexes et sexualité) qui demeurent interdites à évoquer dans Dar El Islam. Il ne fait pas partie de la famille et cette bien-pensance a tenu à le rappeler à l’ordre, car elle estime qu’elle a le monopole de la vérité. C’est un monologue qu’elle a instauré pour éviter tout débat argumenté.
‘Hugh, j’ai dit, taisez-vous’, tel semble être le message qu’elle veut transmettre aux penseurs et intellectuels du monde musulman, en foudroyant Kamel Daoud.

C’est ainsi qu’un collectif d’historiens, de sociologues et de philosophes, confortablement installés au Quartier Latin à Paris, s’est permis le luxe de l’accrocher à un croc de boucher dans une tribune publiée dans le journal Le Monde.
Pour ce collectif, qui s’est autoproclamé l’avocat des musulmans, Kamel Daoud a franchi la ligne rouge en s’aventurant sur un domaine qui lui est étranger, car réservé uniquement à une certaine élite de l’hémisphère nord qui façonne le monde et qui se croit dépositaire de la morale universelle. D’ailleurs, il y a une certaine ressemblance entre ce collectif et les oulémas musulmans qui décrètent des fatwas de mise à mort au gré de leur humeur en se considérant comme étant les procureurs d’Allah sur terre. Finalement, tous les chemins mènent à la Mecque…

Ce collectif l’accuse d’être un islamophobe, mais aussi un propagandiste de l’extrême droite, en faisant la réclame aux idées xénophobes.

Ce collectif de chamans de la vérité agit comme au temps du Goulag quand de courageux intellectuels, tel Soljenitsyne, dénonçaient le communisme et le stalinisme au péril de leur vie, les bien-pensants de l’époque les descendaient en flammes et les vouaient au purgatoire parce qu’ils avaient osé remettre cause l’ordre marxiste établi pour le bonheur du prolétariat, alors Kamel Daoud à son tour mérite d’être lapidé sur la place parce qu’il a dérogé à la tradition.

Son tort, c’est qu’avant de s’exprimer, il a oublié de demander l’autorisation express à ces templiers des temps modernes qui tirent sur tout ce qui bouge et qui n’ont pas hésité à convoquer Ernest Renan ( 1823-1892) et Gustave Le Bon ( 1841-1931) qui avaient critiquer l’islam, en leur temps. Par ce stratagème qui ne tient pas la route, ces intellectuels veulent interdire tout débat sur la religion musulmane. Leur oukase s’apparente à un rappel à l’ordre, car ils estiment que Kamel Daoud ne soit pas qualifié pour en parler.

Ils veulent que toute discussion sur l’islam se fasse avec leur accord.
Ne sont-ils pas formatés de la même manière que les islamistes ?
Pour ces vigiles de la morale infantilisante, Kamel Daoud recycle les clichés orientalistes les plus éculés. Ils ont inventé cette accusation fabriquée de toute pièce pour le terroriser.

En tentant de le réduire au silence, n’ont-ils pas rejoint le camp de ceux qui ont déjà décrété une fatwa à son encontre ?

Oui, Kamel Daoud a raison de soulever le problème de la grande misère sexuelle dans Dar El-Islam. L’empêcher d’en parler, c’est donner raison à ses ennemis qui veulent le priver de s’exprimer librement. Où est passée donc la liberté d’expression tant chantée dans les salons parisiens ?

Pour leur gouverne, n’y a-t-il pas en terre d’Allah des prêcheurs islamistes qui, à longueur d’année, enseignent à leurs ouailles qu’ils auront à leur disposition dans le paradis d’Allah soixante douze houris (voir sourate 44 versets 51 à 55, sourate 52 versets 20 à 27, sourate 55 versets 56 à 78, sourate 56, versets 17 à 37) pour les réprimer sexuellement?

Ce collectif bien-pensant, peut-il nier que la femme en terre d’islam est absente, refusée, voilée, enfermée, violée et lapidée du berceau au tombeau?
Sait-il que le corps de la femme est considéré comme honteux (awara), malsain et qu’il porte la malédiction ?

Ignore-t-il que la femme est assimilée à Satan par l’islam ?
Oublie-t-il que dans le monde élaboré par Mahomet, le corps de la femme ne lui appartient pas, il est la propriété de sa famille, de son clan, de la oumma, de l’islam tout court ?

Que pense-t-il de l’endogamie en islam ? N’est-elle pas un verrou voulu par Allah pour que la femme soit privée de sa liberté et qu’elle ne puisse pas disposer de son corps ?
En terre d’islam, l’honneur (nif) ‘n’habite-t-il’ pas entre les cuisses de la femme ?
Ces intellectuels de la censure et du politiquement correct, ont-ils ouvert le coran et la sunna pour prendre connaissance de l’ostracisme qui frappe la femme dans la maison d’Allah ?

Leur discours de duplicité est un encouragement au fondamentalisme islamique qui engendre des frustrations sexuelles et économiques dont les premières victimes sont les femmes musulmanes. En voulant remettre le couvercle sur la marmite islamique, ces intellectuels ont choisi leur camp: celui de l’absence de visibilité de la femme en terre d’islam.

En plaçant le débat sur l’environnement économique, ils tentent de disculper les prédateurs sexuels de Cologne en oubliant au passage que ces derniers sont avant tout sous l’influence de l’enseignement coranique qui fait de la femme mécréante une proie licite pour les élus d’Allah.

Leur tyrannie intellectuelle ne peut pas, en tout cas, faire oublier les textes fondateurs de l’islam qui sont des preuves intangibles de la situation désastreuse que vit la femme musulmane depuis plus de quatorze siècles.

Faut-il rappeler à ces messieurs-dames qui se sont investis d’une mission inquisitrice digne de l’époque de la Pravda, quelques versets coraniques ainsi que des hadiths qui sont à l’origine de la misère sexuelle et de la misogynie qui sévissent dans le monde arabo-musulman, afin qu’ils cessent leur va-t-on guerre contre les laïcs et les apostats musulmans, qui, au péril de leur vie, dénoncent le chaos islamique ?
Ainsi, il est écrit dans la sourate 2 verset 223 : « Vos épouses sont pour vous un champ de labour ; allez à votre champ comme et quand vous le voulez et oeuvrez pour vous-mêmes à l’avance. Craignez Allah et sachez que vous le rencontriez. Et fais gracieuse annonce aux croyants. »

Dans ce verset, il est clairement mentionné que l’islam autorise la violence faite à la femme.
Les faiseurs d’opinions parisiens apprécieront.
(Voir aussi les autres versets coraniques misogynes sourate 2 versets 221, 222, 230, 231, sourate 4 versets 4, 7, 11, 15, 24, 33, 34, sourate 12, versets 28, 31, 31, sourate 24 versets 2, 8, 9, 26, 31, sourate 27 verset 57, sourate 33, versets, 30, 31, 32, 33, 34, 50, 51, 52, 59, sourate 65, versets 1, 4, sourate 66, versets 1, 3, 4, 5 sourate 111, versets 111, versets 4, 5).

Selon Sahih Al-Bukhari, Mahomet avait dit :
– « La femme qui meurt et dont le mari a été satisfait ira au paradis. »
– « Une femme ne doit jamais se refuser à son mari, même si c’est sur la selle d’un chameau. »
– « Si j’avais eu à donner l’ordre de se prosterner devant quelqu’un d’autre que Dieu, j’aurais sûrement ordonné aux femmes de se prosterner devant leur mari. Une femme ne peut remplir ses devoirs envers dieu sans avoir tout d’abord accompli ceux qu’elle doit à son mari. »

Ces hadiths, ne sont-ils des preuves irréfutables que l’islam est une religion ségrégationniste ?

Qu’on se le dise une fois pour toutes, la femme est soumise au bon vouloir de son tuteur (wali- père, mari et frère le cas échéant) du berceau au tombeau, en terre d’islam depuis 622 de l’ère chrétienne et frappée de bannissement de la sphère publique.

Kamel Daoud a raison de donner un coup dans la fourmilière. C’est un acte courageux, un acte de salubrité publique qu’il a fait. Il mérite d’être soutenu par les gens épris de paix et de liberté à travers le monde.

Hamdane Ammar – Riposte laïque

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