Théorie du genre : Vers un nouvel obscurantisme

La généalogie de la théorie du genre

Il est assez facile d’établir la généalogie de ce que l’on pourrait appeler en toute rigueur « les théories du genre », car elles présentent des différences, dues à des divergences d’intérêt entre les différents lobbies et à des effets générationnels (elles s’expriment depuis plus de soixante ans). La théorie queer est la plus aboutie et la plus extrémiste. Cependant, le noyau de ces théories est suffisamment cohérent pour autoriser que l’on parle de « la théorie du genre ».

Dans les années 1950, John Money, néo-zélandais, crapule pédophile et responsable du suicide de son cobaye humain, travaillant sur des personnalités transsexuelles, découvre que chez ces personnes, le sexe subjectif, fantasmé, prend le pas sur le sexe objectif, biologique. Dans le cadre de la Gender Identity Research Clinic qu’il a fondée en 1954, Robert Stoller étudie et traite des patients qui présentent des anomalies biologiques (les hermaphrodites), ainsi que ceux qui ont une constitution physiologique normale (les homosexuels, les travestis, les transsexuels).

Le terme “genre” fut introduit dans le champ d’études féministes en 1972, par la sociologue féministe britannique Ann Oakley. L’entreprise féministe de « dénaturalisation du sexe » trouve son origine en France avec Simone de Beauvoir, dont l’affirmation : « On ne naît pas femme, on le devient» est devenue célèbre.

Deleuze et Guattari, philosophes français, publient en 1972 L’anti-Oedipe qui vise à démontrer que la psychanalyse n’a pas d’objet, puisque tout est déterminé par la société. Ce bouquin, d’une médiocrité intellectuelle confondante, a été mal reçu en France, mais accueilli de façon enthousiaste par des universitaires américains dans le cadre de ce qu’ils appellent la « French Theory », où l’on retrouve aussi d’autres auteurs post-soixante-huitards, certains tout à fait honorables.

Selon la théorie queer (auto-dénomination revendiquée avec fierté, tirée de queer en anglais : louche, tordu et en argot : tapette), apparue au début des années 1990 aux États-Unis, et qui représente actuellement le fer de lance de la théorie du genre, la revendication de l’égalité entre les deux sexes suppose encore une différence entre eux, ce qui entraîne inévitablement l’inégalité et donc la domination de l’homme sur la femme. Judith Butler, américaine, en 1990, lesbienne militante, qui a donné aux homosexuels la légitimation « scientifique » dont ils avaient besoin, propose dans son ouvrage Trouble dans le genre; pour un féminisme de la subversion (2005) le travestissement comme notre vérité à tous. Les théoriciens queer dénoncent l’ « hétéro-sexisme » des discours sur la différence. Ils critiquent l’idée préconçue d’un déterminisme génétique de la différence sexuelle et veulent repenser les identités en dehors de ce clivage binaire entre les humains. La théorie queer entreprend donc la déconstruction de la représentation « stéréotypée » du corps sexué véhiculée par la société. Selon Monique Wittig, « il faut détruire politiquement, philosophiquement et symboliquement les catégories “d’homme” et de “femme”. Il n’y a pas de sexe, c’est l’oppression qui crée le sexe et non l’inverse» (discours du 6 mai 2011).

On assiste donc à la conjonction d’intellectuels anti-freudiens français, de féministes américaines ou françaises et de chercheurs anglo-saxons liés de près ou de loin aux lobbies homosexuel et transsexuel. Ajoutons à tout cela le contexte du puritanisme calviniste américain qui déconsidère le sexe. Pour les pisse-froid puritains, désexualiser les relations homme-femme est pain bénit (c’est la cas de le dire). Une société aux sexes indifférenciés, c’est le paradis sur terre. Rappelons-nous ce que Freud a dit quand il a appris que la psychanalyse s’implantait aux USA : « je leur apporte la peste ». Les intellectuels américains pétris de puritanisme (même quand ils se disent athées) ont réagi brutalement à cette agression en déligitimant le freudisme par le genrisme.

L’instrumentalisation linguistique de la théorie du genre

Les théoriciens du genre (les genristes) expliquent qu’il faut parler de genre plutôt que de sexe, puisque le sexe est un concept purement physiologique. Sauf que le genre existe bien en tant que concept depuis les grammairiens du XIIIe siècle. Il s’agit d’un concept grammatical. Une table est du genre féminin. Une femme est du sexe féminin. On admirera l’habileté des genristes avec ce tour de passe-passe génial, car à notre époque, le mot c’est la chose. Toute la publicité moderne est fondée là-dessus.

“La théorie du genre postule que l’être humain existe avant tout déterminisme préalable, en quelque sorte comme un ange. Mais alors que l’essence spirituelle de l’être humain ne concerne que l’Au-delà dans le christianisme, dans l’essentialisme athée (ou agnostique), l’essence temporelle de l’être humain concerne le monde dans sa matérialité. On peut dire que l’essentialisme est une sécularisation du christianisme, autrement dit un christianisme devenu fou.”

Les genristes prétendent (sauf les queers qui parlent bien de « queer theory ») qu’il n’y a pas de théorie, mais seulement des « études de genre », de simples réflexions s’appuyant sur d’improbables expérimentations et statistiques. On oublie qu’aux USA, « studies » est synonyme de ce que le Européens continentaux appellent des théories. L’empirisme anglo-saxon déteste les mots comme « théorie » qui leur semble trop prétentieux et trop formalistes.

La théorie du genre (le genrisme) est un essentialisme

Elle postule que l’être humain existe avant tout déterminisme préalable, en quelque sorte comme un ange. Mais alors que l’essence spirituelle de l’être humain ne concerne que l’Au-delà dans le christianisme, dans l’essentialisme athée (ou agnostique), l’essence temporelle de l’être humain concerne le monde dans sa matérialité. On peut dire que l’essentialisme est une sécularisation du christianisme, autrement dit un christianisme devenu fou.

L’objectif du genrisme consistera à éliminer tous les déterminismes sociétaux qui aliènent l’être humain dans ses composantes corporelles sexuées. Car bien sûr, s’il y a une essence humaine, il ne peut y avoir que du même, de l’Un, ce qu’on appelle la reductio ad unum chez les philosophes latins et médiévaux. Le politologue Alain de Benoist appelle d’un néologisme la « Mêmeté » ce refus des différences, qu’elles soient sexuelles, ethniques, d’âge, etc… Moi, je préfèrerais qu’on désigne ce refus, du nom d’un chanteur dégénéré et pédophile, le jacksonisme. Cette pauvre loque était l’entité humaine du futur : ni jeune ni vieux, ni noir ni blanc, ni homme ni femme.

Il s’agit là d’une régression invraisemblable vers la conception des Lumières du XVIIIe siècle d’un être humain hors-sol qui aurait des droits « naturels » ex nihilo et qui a été violemment remise en cause par les sciences humaines (psychologie et sciences sociales) dès le XIXe siècle. Car il n’y a pas de nature humaine abstraite et essentialiste. Il n’y a que des êtres humains concrets et produits de mécanismes qui se déploient sous trois aspects : la physiologie, la psychologie et le sociétal, définissant trois objets de science : le corps, la conscience, la société, et trois sciences : la physiologie, la psychologie et la science sociale.

Il y a bien sûr des interactions entre ces trois composantes de l’être humain, mais les trois objets d’étude sont irréductibles entre eux. Par exemple, on ne peut pas inférer que la peur est un produit de la biochimie corporelle. On a d’abord peur et ensuite l’adrénaline est sécrétée, et non pas l’inverse. La peur est un fait de conscience et non pas de physiologie, même si le cerveau est le support de la conscience mais pas son déterminant. Ce qui n’empêche pas (interaction) qu’une injection artificielle d’adrénaline provoquera une peur d’ailleurs sans objet…

Les disciplines d’interactions sont par exemple la psychologie sociale, entre psychologie et sciences sociales, ou la neurologie et le psychosomatisme entre physiologie et psychologie, ou l’anthropologie physique entre physiologie et sciences sociales.

La théorie du genre est un réductionnisme

Rappelons les différentes théories qui visent depuis deux siècles à nier tout ou partie de la tripartition de la condition humaine qui implique trois sciences irréductibles entre elles.

– la sociobiologie, le darwinisme social (Wilson) : la physiologie détermine le sociétal.
– l’éliminativisme, le computationnisme (Churchland) : la physiologie détermine la psychologie.
– le réductionnisme psychologique (Tarde) : la psychologie détermine le sociétal.
– le pan-sociologisme (Deleuze) : le sociétal détermine la psychologie.
– la théorie du genre dans ses premières moutures : la psychologie prime sur la physiologie.
– la théorie du genre évoluée dont la théorie queer : le sociétal détermine la psychologie et prime sur la physiologie. Dans ce dernier réductionnisme, l’être humain est compris comme ayant un support physiologique sans réelle importance et une conscience, les deux modelés (ou trafiqués) par la société. Dès lors, ayant supprimé l’autonomie de la psychologie, et dévalorisé la contrainte physiologique, il est facile de faire admettre que le corps sexué n’a rien à voir avec le « genre » qui est une notion purement construite par la société et donc pouvant être déconstruite par une action volontariste afin d’aboutir à une identité absolue de tous les êtres humains.

Les contradictions chez les adeptes de la théorie du genre

Les tenants de la théorie du genre sont empêtrés dans de multiples contradictions ou paradoxes :

> La plupart sont bien sûr aussi écologistes. Or le naturalisme écologique est en opposition formelle avec l’essentialisme anti-naturaliste. D’ailleurs l’escroquerie de l’argumentaire genriste, c’est de faire croire qu’ils sont pour le primat de la culture sur la nature, alors qu’il font l’impasse sur la conscience et la psychanalyse qui sont bien d’ordre culturel. Le culturel, chez l’être humain, comprend les deux instances, la psychologie et le sociétal, contre le naturel c’est-à-dire la physiologie.

“Je pense que le “genre” est une idéologie. Cette haine de la différence est celle des pervers, qui ne la supportent pas. Freud disait que le pervers est celui qu’indisposait l’absence de pénis chez sa mère. On y est (Boris Cyrulnik, interview au Point, le 29 septembre 2011).”

> La plupart sont aussi bien sûr partisans du soi-disant principe de précaution, interdisant toute prise de risque notamment toute expérimentation risquée. Or qu’est-ce que l’introduction de la théorie du genre dans les législations, dans l’éducation publique des enfants, sinon une expérimentation risquée puisque cette théorie n’est pas plus validée scientifiquement que l’astrologie, le créationnisme ou l’alchimie ?

> La plupart des adeptes de la théorie queer sont friands de pratiques sexuelles plutôt étranges (sodomie, transsexualisme, souvent pédophilie) et en sont fiers. Alors qu’en fait leur conception puritaine se veut totalement anti-sexe jusqu’à nier la réalité des différences sexuelles et implique par exemple l’abolitionnisme anti-prostitution. Blaise Pascal ne disait-il pas « qui veut faire l’ange fait la bête » ?

L’égalité ou l’identité homme-femme

La question de l’égalité homme-femme est un débat sans fin, car jouant sur l’ambigüité entre égalité et identité. La théorie queer, qui est la plus radicale, ne parle plus d’égalité car l’égalité suppose la différence. Elle prône en fait l’identité unisexe.

Les relations homme-femme dans notre civilisation sont basés non pas sur l’inégalité mais sur des « rôles » différenciés, qui restent prégnants même dans les pays où il y a des politiques volontaristes en faveur de l’indifférenciation professionnelle. Par ailleurs l’inégalité pénalise parfois les hommes, parfois les femmes.

Voici quatre exemples où l’inégalité bénéficie (ou bénéficiait) aux femmes :

– la guerre où la quasi totalité des victimes sont masculines, au moins jusqu’en 1939.

– la manière de s’habiller dans les élites. Les hommes sont contraints au trois pièces plus cravate. Les femmes ont le choix entre 4 ou 5 toilettes différentes. Un coup d’œil sur les bancs de l’Assemblée nationale est tristement révélateur.

– Jusqu’à récemment, les épouses de ménages bourgeois (entrepreneurs, médecins, etc) ne travaillaient pas tout en ayant une vie sociale intense (rotary, patronage, associations caritatives, five o’clock, etc..) et laissant à des nourrices et à des précepteurs l’essentiel de l’éducation des mioches.

– Les professions « intellectuelles » sont aujourd’hui massivement féminisées. Dans les entreprises, les tâches nobles (employées en bureau) sont féminines et les tâches manuelles (ouvriers) sont plutôt masculines. Les résultats scolaires sont nettement meilleurs chez les filles et cela de plus en plus.

– En matière linguistique, le biais du genre masculin est dénoncé avec force par les féministes incultes qui oublient que “silhouette”, “estafette”, “ordonnance” et “personne”, oui “personne” !, sont du GENRE féminin et qu’il faudra sans doute dire « UN personne » pour désigner tout être humain du SEXE masculin…

L’exemple norvégien : la théorie du genre en faillite

Le documentaire d’Harald Eia, diffusé en 2010, est édifiant. Il montre qu’en dépit des mesures politiques qui ont été prises pour instaurer l’égalité et l’indifférenciation, les hommes et les femmes ont invariablement des centres d’intérêts très différents, et ne sont pas attirés du tout par les mêmes activités.

Ainsi, en Norvège, les ingénieurs restent très majoritairement des hommes (90%) et les infirmières des femmes (90%) dans un pays où aucune discrimination n’empêche les femmes de devenir ingénieurs et les hommes infirmiers.

Le Professeur Trond Haaken Diseth observe, quant à lui, que, dès l’âge de 9 mois, les enfants se dirigent spontanément vers des jouets associés à leur genre. Il y a bel et bien, selon lui, des dispositions innées selon les genres, qui seront certes modulées quelque peu par l’environnement et l’éducation.

Suite au débat national qui a eu lieu en Norvège après la diffusion de ce documentaire, l’Institut gouvernemental norvégien pour les études de Genre, l’institut NIKK, a cessé de recevoir toute subvention et a dû de ce fait fermer.

Je pense que le “genre” est une idéologie. Cette haine de la différence est celle des pervers, qui ne la supportent pas. Freud disait que le pervers est celui qu’indisposait l’absence de pénis chez sa mère. On y est (Boris Cyrulnik, interview au Point, le 29 septembre 2011).

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25 Comments

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  • 0 / 10
  • André Pouchet , 28 février 2014 @ 12 h 05 min

    N’avez-vous pas honte, espèce de réactionnaire sans foi ni loi, profanateur irresponsable et sacrilège, d’oser ainsi déconstruire la sacrée théorie du genre, cette théorie indispensable aux humain-e-s du XXI ème siècle, des humain-e-s qui de toutes leurs forces souhaitent s’arracher aux âges obscurantistes dans lesquels ils ont trop longtemps été enfermés, pour accéder enfin à une modernité vraiment moderne, une modernité postsexuelle ouverte sur tous les possibles ?

  • André Pouchet , 28 février 2014 @ 12 h 11 min

    “enfermé-e-s” bien sûr (on aura rectifié). Quant au “ils”, dans l’attente de la mise en service d’un pronom neutre, un pronom transgenre, je n’ai pu (et je m’en excuse) faire autrement que de l’employer.

  • Benoit , 28 février 2014 @ 13 h 29 min

    Excellent article.

    Seule précision : Michael Jackson a été totalement blanchi par la justice américaine de tous les chefs d’inculpation qui lui étaient reprochés. Ce n’est pas un pédophile. Ceux qui s’intéressent au sujet savent depuis le début, précisément depuis l’affaire Chandler en 1993, qu’il n’est réellement question que d’extorsion de fonds dans ces histoires.

    Je connais le dossier à fond, j’ai lu les rapports de police, etc…
    L’innocence de Michael Jackson sur ce point est une évidence.

    Qu’on puisse dire que Michael Jackson est dégénéré, soit ! (par exemple sur le fait qu’il est voulu avoir des enfants par GPA…. sur le fait qu’il se soit refaire le nez à outrance, ce qui dénote surtout un problème psychique…..mais pas sur sa couleur de peau. En effet Michael Jackson était atteint d’une maladie qui s’appelle le Vitiligo), mais dire que Michael Jackson était pédophile, c’est juste faux.

    Et il me semble que sur NDF vous êtes plus des partisans de la Vérité que du mensonge… donc je me devais de vous signaler.

  • la Mésange , 28 février 2014 @ 14 h 23 min

    Justement, je me posais la question ces derniers jours : que vont oser nous pondre ces tarés sur le plan grammatical ? Car enfin, ils ne vont pas pouvoir continuer à tolérer ces affreux genres masculin et féminin (Vous imaginez ? déjà que le masculin l’emporte sur le féminin, oh horreur !)

    Attendons-nous donc au pire.

  • Jo , 28 février 2014 @ 14 h 54 min

    Il ne faut pas oublier que c’est sous l’ère Sarkozy que la théorie du genre et l’homosexualité ont été imposés à nos enfants ! Sarkozy est un traître qui veut la mort de la France et il est assez incroyable de constater qu’il y a encore des niais pour réclamer son retour !

    N’oubliez pas : “le baiser de la lune” !
    http://www.causeur.fr/le-baiser-de-la-lune,3741#

  • passim , 28 février 2014 @ 15 h 02 min

    Très bon article.
    La filiation de la théorie du genre, et les arrière-pensées qui la gouvernent, sont clairement exposées.

    Dans cette filiation, vous me semblez omettre l’influence du behaviourisme, que j’ai évoquée en février dans Nouvelles de France sous le titre : “Théorie du genre, un archaïsme qui se veut moderne”. Dans les années cinquante et postérieures, ce réductionnisme frappait fort, et je considère que le behaviourisme est avec le féminisme les piliers sur lesquels s’est édifié la théorie du genre.

    Je me permets également une remarque au sujet du fait que “les résultats scolaires sont nettement meilleurs chez les filles”.
    Cela tient surtout à ce que les filles ont, du point de vue de la maturation, plusieurs années d’avance sur les garçons de même âge légal. Mis dans la même classe, elles surclassent les garçons en effet, moins mûrs. D’autres paramètres entrent en jeu, mais il serait trop long de les exposer ici.

    “Cela a tendance à s’accentuer”, dites-vous, et c’est exact. La raison principale est que beaucoup de garçons, humiliés par la supériorité scolaire de leurs petites camarades, rejettent globalement l’instruction. C’est un des effets pervers du regroupement dans les mêmes classes d’enfants d’âge mental différent.
    Les féministes font leurs gorges chaudes de cet écart de performance à âge égal, mais omettent de dire qu’ensuite les performances des garçons égalent puis surpassent celles des filles.

  • Alfred , 1 mars 2014 @ 16 h 05 min

    Et Madame Peillon également…

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