Même si ces vestiges n’ont rien de renversant, les autorités ont organisé une cérémonie pharaonique pour attirer les médias et relancer le tourisme.
La mise à jour de n’importe quel vestige archéologique est devenue un événement majeur en Égypte, dans la mesure où elle constitue un argument supplémentaire pour faire revenir les touristes. Du coup, chaque nouvelle découverte, même sans grande importance historique, est mise en scène par le ministère des Antiquités égyptien. On l’a constaté une fois de plus, samedi dernier, avec l’ouverture de deux tombes découvertes voilà pourtant une vingtaine d’années par l’archéologue allemande Frederica Kampp. Toute la presse mondiale était sur place pour découvrir dans chaque tombe, des archéologues égyptiens posant pour les caméras en faisant semblant d’épousseter une momie ou un morceau de sarcophage.
Ces deux tombes se situent dans la nécropole de Draa Abul-Naglaa, sur la rive ouest du Nil, à proximité de Louxor et de la Vallée des rois. Leur âge est estimé à quelques 3 500 ans, soit à l’époque des XVIIe ou XVIIIe dynastie, quelques décennies avant le règne de Touthankamon. Bien qu’il ne s’agisse pas de tombes royales, le ministre des Antiquité Khaled El-Enany s’extasie devant les journalistes : « Il s’agit d’une découverte importante car les deux tombes renferment une très riche collection funéraire, et l’une d’entre elle possède une très distinguée statue peinte d’une femme à l’allure osirienne. » Et d’ajouter avec grande franchise au site web du journal Al-Ahram : « Il semble que nos lointains ancêtres égyptiens donnent leur bénédiction à l’économie égyptienne car ces découvertes constituent une excellente publicité pour le pays et son industrie touristique. » Puisqu’il le dit…