Bertrand Cantat est « heureux » / Marie et Kristina beaucoup moins…

 Par Alain sanders

Bertrand Cantat la brutasse ayant sorti un nouvel album, il a accordé – le brave homme – sa première interview radio à France Bleue Gironde (1). On sait que la décence n’est pas son fort. Alors il fait comme si de rien n’était, ne se privant pas de dire son arrogant bonheur d’être et de paraître :

— On est super-heureux de l’accueil du public, d’autant qu’on est parfois boycottés (sic). Aujourd’hui, ça se passe vraiment entre nous et les gens.

Condamné à huit ans de prison (il en a fait quatre) pour « homicide involon-taire » (le tabassage à mort de Marie Trintignant), Bertrand Cantat ose dire :

— Mon ressenti profond (sic) quand j’ai eu cet album entre les mains après tout ce que j’ai traversé, c’était peut-être encore plus fort que le premier dans ma vie avec Noir Désir.

Après tout ce qu’il a traversé ? Elle se fout de qui, cette petite brute ? Pas un mot – faut dire que ses intervieweurs sont plutôt du genre complaisant – sur la mort de Marie Trintignant tombée sous ses coups ou sur le suicide de son épouse Kristina Rady ! Ce qu’il a traver-sé lui, on s’en tape ! Ce ne sera jamais qu’anecdotique et dérisoire à côté de ce qu’ont traversé Marie et Kristina.

Comme les cons, les Cantat ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît. Alors il annonce qu’il remontera devant le public à Paris en juin prochain. Il précise : « Sans esprit de revanche ». De revanche sur qui ? Sur quoi ? La seule logique, dans son cas, aurait été de se faire oublier, de rester discret, voire de s’expatrier et surtout de ne pas revenir – comme au temps de Noir Désir où, avec ses potes, il donnait dans la logorrhée d’ultra-gauche – nous gonfler avec ses états d’âme bobo-gauchos…

Le complice de Cantat, Pascal Humbert (avec qui il a formé le groupe Dé troit), se félicite que les places des concerts à venir en province se vendent bien:«C’est lar ue quiparle».Larue ? Fais-le descendre vraiment dans la rue le Cantat et tu verras comment la rue des gens qui n’aiment pas les tabasseurs de femmes lui parlera du pays, à ta brutasse…

Cette interview, très complaisante répétons-le, d’un Cantat interrogé là comme un artiste lambda en tournée de promotion, a suscité de nombreuses réactions (majoritairement hostiles) sur le net (où c’est aussi la rue qui s’exprime). Un exemple :

« Certes, il a, comme on dit, payé sa dette à la société, mais je trouve qu’il aurait pu faire profil bas et ne pas re- monter sur scène pour se faire acclamer par ses fans. Je suis mal à l’aise en l’imaginant signer des autographes à ses petites groupies. Et que dire de la douleur des parents de Marie Trintignant et de

celle de ses enfants chaque fois qu’ils l’entendront chanter à la radio : Tiens, voilà la voix du type qui a tué ma mère à coups de poings avant de la laisser agoniser pendant des heures sans appeler les secours… ”

Incidemment, on pourrait évoquer ici toutes ces personnalités, artistiques, sportives ou autres, grandes donneuses de leçons d’antiracisme notamment, impliquées dans le tabassage de leurs épouses, compagnes ou petites amies… Mais, tant que cela ne gêne pas Najat Barjo-Bécassine et ses copines fémi- nistes du gouvernement, laisse aller, c’est une valse…

 (1) En octobre dernier, il s’était épanché de façon dégueulatoire dans Les Inrockuptibles.

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