Chomo, pseudonyme de Roger Chomeaux, est né le 28 janvier 1907 à Berlaimont et mort le 19 juin 1999 à Achères-la-Forêt, est un sculpteur français.
Roger Chomeaux entre à l’école des beaux-arts de Valenciennes, puis à celle de Paris, où il pratique la peinture et la sculpture. Il remporte plusieurs prix, avant de trouver un emploi dans une maison spécialisée dans la réalisation de tapis. La Seconde Guerre mondiale l’envoie dans un stalag de Pologne. Au cours de la décennie suivante, il se réfugie dans la forêt de Fontainebleau. Il adopte alors un langage parallèle et signe désormais Chomo. En 1960, sa première exposition est accueillie à la galerie Jean Camion, rue des Beaux-Arts. Puis il décide alors de quitter définitivement Paris.
Chomo s’installe seul à Achères-la-Forêt. Écologiste avant l’heure, gardien d’abeilles il possèdera jusqu’à vingt ruches, il travaille le bois, le feu. Le chemin qui conduit à son domaine, où il travaille à ciel ouvert, est constellé d’écriteaux. On y lit par exemple : « Qèl anprint ora tu lésé sur la tèr pour qe ton Die soi qontan ? ». Car Chomo développe une écriture phonétique dont la poésie envahit son œuvre. Il baptise ainsi son coin de forêt « Village d’Art Préludien ».
Délaissant le bronze, la terre cuite et le marbre, Chomo choisit des « matériaux qui respirent ». La tôle, le bois, le plastique, le verre ou le béton sont sources de découvertes permanentes. Le sculpteur poursuit ses séries de bois brûlés. Il modèle aussi des grillages qu’il peint ou incruste de plastique fondu et de matériaux divers. Il détourne des jouets d’enfants. Il emploie le béton cellulaire : « Je le sculpte comme on écrit un poème » explique t-il à ses visiteurs.
Chomo s’attaque à l’architecture et à l’art du vitrail : il construit trois bâtiments de bois, de grillage et de bouteilles. Le premier s’appelle « Sanctuaire des bois brûlés », le deuxième, « L’Église des Pauvres », est agrémenté d’une rosace spectaculaire réalisée avec des bouteilles de couleur et le dernier, « Le Refuge », recouvert de capots de voitures. C’est Clara Malraux qui attire l’attention du Ministère des affaires culturelles sur l’artiste. Après avoir été le pionnier de la musique concrète dans la forêt de Fontainebleau, entre synthétiseur et poésie, le sculpteur devient cinéaste expérimental avec son film Le débarquement spirituel. Chomo décède en 1999 au milieu de ses œuvres, veillé par sa seconde épouse. Dix ans après sa mort, la Halle Saint-Pierre à Montmartre a organisé sa première grande rétrospective.
Désormais, seuls les bâtiments sont conservés dans la forêt, toutes les autres œuvres étant stockées ailleurs.