Voilà une bonne chose de faite ! Journalistes et producteurs d’émissions pourront désormais piocher dans « un panel d’experts qui soient différents de ceux qu’on voit habituellement », aboutissement des récriminations de Delphine Ernotte qui, en 2015, s’offusquait qu’avec une télévision composée « d’hommes blancs de plus de 50 ans, il [fallait] que ça change » !
Comprenez, il faut « s’ouvrir » ! Avec seulement 12 % de non-blancs sur France 2 et 2 à 10 % sur France 3, « il y a clairement nécessité de renouveler les visages ». Mais pourquoi donc, puisque le nombre d’immigrés, selon les sources officielles, n’a pas changé depuis 30 ans ? Remplacer les têtes… mais quid des idées ? On a notre petite idée…
Une plateforme numérique* mise au point, donc, après consultation du Défenseur des droits et de l’Observatoire de la diversité du CSA, répertoriée en « trois types d’entrée : par métier, par type de sujets ou disciplines et par mots-clés pour les spécialistes venant de la société civile ». Triple but exprimé : rajeunir, égaliser (femmes/hommes), colorer.
Bien entendu, rien à voir avec un fichage « ethnique ». Pas comme Robert Ménard, qui se livre à un procédé nauséabond en déduisant l’origine des enfants dans les classes de sa ville à partir de leurs prénoms.
La création d’un « guide de l’expertise » ou « annuaire d’expert » pour permettre aux journalistes d’augmenter leurs carnets d’adresses, ça, c’est complètement différent. C’est noble car c’est défendre la cause. Et, de toute façon, « la loi Égalité et Citoyenneté » l’exige.
Mais comment la diversité leur sera-t-elle présentée, aux décideurs de l’audiovisuel, puisque, le 15 novembre 2007, une décision du Conseil constitutionnel a proscrit « la réalisation de données à caractère personnel faisant apparaître directement ou indirectement les origines raciales ou ethniques des personnes » ainsi que « l’introduction de variables de race ou de religion » ? Ils vont se fier à quoi, alors ? Aux noms de famille, aux… prénoms ? Comme Ménard, affectueusement surnommé par Jean Benguigui « le petit Goebbels de Béziers » ?
Tout de même, donner la priorité à la couleur de peau plutôt qu’aux qualifications, en voilà, une vision parfaitement racialiste du recrutement et une mise en place de la racialisation des rapports sociaux ! C’est cocasse, pour une République qui clame l’inexistence des races et l’indistinction toutes catégories des êtres humains !
C’est étrange, aussi, de vouloir donner à la télévision un visage multiculturel quand, dans les villes, nombre de Français de souche désertent leurs quartiers, lesquels deviennent de facto unicultu(r)els. Très inquiétant de voir la promotion de la suprématie de la couleur foncée sur la couleur blanche quand, dans le même temps, le déploiement d’une banderole « Métissons-nous, le blanc est sale » n’a déclenché aucune tempête, ni côté associatif antiraciste, ni côté politique.
Semblable discrimination a mis Ruquier hors de lui. De sources non sûres, nous apprenons qu’avec Elkabbach, Drucker, d’Ormesson et Bourdin, ils ont monté un Collectif de défense des hommes blancs de 7 à 117 ans.
Caroline Artus – Boulevard Voltaire
- Elle a nom: Expert Plus…