Pour ses défenseurs, le multiculturalisme représenterait un progrès. Cette nouvelle idéologie dominante incarnerait la possibilité d’un monde meilleur, plus fraternel, dans des sociétés toujours en proie à la xénophobie. Le multiculturalisme indiquerait une troisième voie salvatrice, celle par laquelle la civilisation occidentale pourrait devenir un sanctuaire de la différence. Mais n’y aurait-il pas dans le multiculturalisme des forces réactionnaires passées inaperçues ? Se pourrait-il que ce programme soit contraire à ce que représentent la France des Lumières et la modernité politique ? Qu’est-ce qui se dissimule sous cette valorisation quotidienne de la diversité ?
En partant du xixe siècle pour remonter jusqu’à nos jours, Jérôme Blanchet-Gravel démontre que ce projet favorise la division de la société en une multitude de tribus constamment tournées vers le passé. Jérôme Blanchet-Gravel est essayiste. À 28 ans, il est considéré comme l’une des nouvelles figures de la librepensée au Québec. Il analyse régulièrement l’actualité sur différentes tribunes, notamment à Causeur. Il a publié Le nouveau triangle amoureux. Gauche, islam et multiculturalisme (2013) ; Le Retour du bon sauvage. La matrice religieuse de l’écologisme (2015) et le collectif L’islamophobie (2016).