C’était sa marotte, son « dada » à lui depuis des mois. En vrai socialiste, et digne héritier de ces Républicains qui déterraient les religieuses pour profaner leurs corps, Pedro Sanchez aura tout fait pour que la dépouille du Caudillo soit exhumée de son célèbre mausolée du Valle de los Caídos. Un rêve macabre et particulièrement malsain que lui a peut-être permis de réaliser mardi la Cour suprême espagnole, en rejetant le recours des descendants de Franco et en donnant son feu vert à l’exhumation. Mais, « peut-être » seulement. Car les proches de ce grand soldat qui a sauvé l’Espagne de la barbarie communiste ont d’ores et déjà fait savoir que leur combat était loin d’être terminé.
Une manœuvre électoraliste des socialistes
Mardi matin, et comme les jours précédents, ils étaient encore plusieurs dizaines de fidèles à s’être rassemblés pour l’office dans la fameuse basilique creusée à flanc de montagne et surmontée d’une croix de 150 mètres de haut où repose depuis 1975 le sauveur de l’Espagne. Un lieu sacré, dont le général Franco avait lui-même souhaité l’édification, au nom de la réconciliation nationale, et où il avait fait transférer les restes de plus de 30 000 Espagnols morts durant la Guerre civile, franquistes aussi bien que républicains. Ici, la même phrase, empreinte de respect envers les défunts, revenait en boucle sur toutes les bouches : « qu’ils laissent les morts en paix » ! Mais c’était compter sans l’acharnement des socialistes du gouvernement Sanchez, qui espèrent, à un mois et demi des prochaines élections, tirer un profit électoral de leur combat honteux pour que le corps de Franco soit transféré au cimetière plus discret d’El Pardo, au nord de Madrid.
« Nous épuiserons tous les recours »
Reste que Pedro Sanchez et son gouvernement ont eu beau saluer « une grande victoire de la démocratie espagnole » en apprenant la décision unanime dessix magistrats de la Cour suprême chargée du dossier de « rejeter dans sa totalité le recours présenté par la famille de Francisco Franco », le bras de fer judiciaire est encore loin d’être terminé. D’abord parce que la Cour doit encore examiner trois autres recours présentés par la Fondation Francisco Franco, la communauté bénédictine gérant le mausolée et l’Association de défense du Valle de los Caídos. Mais aussi parce que, a averti Me Felipe Utrera Molina, l’avocat de la famille du général, « nous épuiserons tous les recours à notre portée (…) devant la Cour constitutionnelle ou devant la Cour européenne des droits de l’homme ». Enfin, il faut rappeler qu’un juge administratif madrilène, présenté par la presse comme « le fils d’un amiral franquiste », a suspendu de manière conservatoire, il y a plusieurs mois de cela, le permis nécessaire à l’ouverture de la tombe du sauveur de l’Espagne.•
Franck Deletraz – Pésent