2015, année baobab!

Une noisette d’huile pour nourrir les cheveux, une barre de céréales anti-coup de pompe, une cuillerée de poudre dans le yaourt du petit déjeuner, une boisson énergisante avant le sport, les vertus du baobab n’ont pas tardé à stimuler l’imagination des industriels occidentaux. Chaque année, un aliment miracle débarque sur les étals. En 2015, c’est le baobab. L’arbre de longévité cartonne déjà en Angleterre, où selon le site du Mirror, les ventes ont augmenté de 200% entre 2012 et 2013. Vendu comme un nouvel ingrédient tendance en Europe, le baobab fait partie intégrante de la culture des pays d’Afrique où il s’utilise en cuisine et en médecine traditionnelle. Entre les connaissances ancestrales des peuples africains et les superpouvoirs vantés par les fabricants occidentaux, la sagesse s’impose pour ne tomber dans la surconsommation d’un énième complément alimentaire. Malgré ses bienfaits réels, le baobab présente aussi des contre-indications comme le rappelle Florence Foucaud diététicienne et nutritionniste.

Soumis à l’étude par de nombreux laboratoires, le baobab et ses dérivés affichent des valeurs nutritionnelles record. Sa pulpe que l’on transforme en poudre, contient 6 fois plus de vitamine C qu’une orange et 3 fois plus que le kiwi (280 mg pour 100 g de poudre). Elle apporte 6 fois plus de potassium que la banane et ses propriétés antioxydantes sont 10 fois plus importantes que celle des baies de goji. Et tout ça avec une valeur énergétique de 162 kilo-calories pour 100 g dont 1g de lipides et 42 g de glucides.

Pour la nutritionniste Florence Foucaud, le baobab ne fait pourtant pas encore partie des aliments qu’elle recommande à ses patients. « La poudre de baobab est en effet très intéressante pour sa teneur en vitamine C. Par contre, elle contient 44 g de fibres pour 100 g ce qui dépasse les apports recommandés pour un adulte, dont les besoins sont évalués à 35 g/jour. Il faut donc éviter le surdosage chez les personnes ayant des troubles intestinaux. Son apport intéressant en potassium peut également poser problème pour les personnes présentant des troubles cardiaques ou rénaux, » prévient la nutritionniste.

Consommé sous forme de poudre ajoutée dans un yaourt ou un smoothie, le baobab peut servir de cure occasionnelle contre la fatigue. En revanche : « Je ne vois pas l’intérêt de prendre des gélules en complément alimentaire. Elles n’ont aucun intérêt gustatif, sont onéreuses et ne remplacent pas une alimentation diversifiée. De plus, si on consomme trop de vitamine C, elle s’élimine dans les urines. Tout est dans le dosage. Je pense qu’une cuillère à café de poudre, en petite cure, peut s’avérer intéressant », précise Laurence Foucaud. Enfin, inutile de remplacer la farine par la poudre de baobab puisque les fibres comme les vitamines sont en grande partie détruites à la cuisson. Pour Sonia Manzi, directrice commerciale Europe du groupe Baobab Fruit Company les bienfaits sont réels à condition d’acheter des produits de qualité. « On trouve sur le marché des produits dont les ingrédients d’origine ne répondent pas aux standards sanitaires européens. Certains industriels achètent en Afrique des fruits déjà ouverts dont ils ne vérifient pas les conditions de production. L’étiquetage des produits ne permet pas au consommateur de savoir ce qu’il achète. Nous nous efforçons avec notre groupe basé au Sénégal et en Italie, de faire bouger les choses », explique-t-elle.

Source

Related Articles